vendredi 27 septembre 2013

« Amours d'enfance » de Benjamin Markovits





Ici l’ombre de Lord Byron plane tout le temps. Figure tutélaire qui baigne l’atmosphère de ce roman d’une douce nostalgie et une belle quête de la connaissance. Tout est centré autour du personnage de Peter Sullivan, un professeur de littérature. Pour ce féru des belles lettres, la vie tourne autour de Byron. A sa mort, demeuré  bizarre, c’est un ami très proche qui hérite de ces travaux et de ses manuscrits, tous demeurés dans des tiroirs loin des éditeurs.  Face à une  carrière littéraire qui bat fortement de l’aile, l’ami fidèle décide de travailler sur les recherches de son défunt ami. Il se lance alors, en détective littéraire dans les écrits de Peter Sullivan pour y lire les vies éparses et entremêlées de son ami et de Lord Byron.
C’est un roman bien particulier. Amours d’enfance est  en fait une réflexion soutenue sur la travail d’écriture, sur l’inspiration, les influences, la quête de son à travers les lectures, la pensée des autres, leurs tourments, leurs privations, leurs trouvailles et leur grandes désillusions. Ecrit avec passion tout comme la flamme qui animait Peter Sullivan, Amours d’enfance trace une ligne sinueuse pour aller vers soi. Que vaut la lecture ? Qu’est-ce que la littérature ? Pourquoi ce besoin pressant de plonger dans la vie des autres pour y lire des bribes de la sienne ? Autant de questionnement sur ce qui sous-tend l’acte même de penser pour rendre compte du vécu. Roman labyrinthique où il faut s’accrocher passant d’une vie à l’autre, d’un personnage à un autre, à travers les époques, Amours d’enfance est un voyage à travers les autres, pour rentrer chez soi. 

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