vendredi 27 septembre 2013

André Elbaz expose à Madrid: La destruction dans l’oeuvre


Le Musée "ABC" de Madrid accueille, du 24 septembre au 10 novembre 2013, la première exposition du plasticien marocain, André Elbaz, intitulée « La destruction ou l'œuvre ».




Figure majeure des Arts plastiques marocains, André Elbaz revient en force avec une grande exposition en Espagne. C’est à Madrid, au musée ABC, que le peintre marocain expose ses travaux. Il s’agit là d’un événement qui fait partie d’une série de manifestations  organisées par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) en partenariat avec l'Institut français d'Espagne. C’est aussi un hommage appuyé à l’un des plasticiens marocains les plus atypiques et les plus en vue en Europe et  aux USA, depuis plusieurs décennies.   C’est donc plus d’un demi siècle de travail qui est mis en pièces dans un réel travail de déconstruction artistique. D’ailleurs, l’intitulé de cette exposition, « La destruction ou l’œuvre » marque une nouvelle approche chez un peintre qui a toujours poussé les limites du possible. Une sorte de quête interne, guidée par un besoin viscéral de tester, expérimenter, trouver de nouvelles voies pour exprimer une manière d’être et de penser. Le peintre qui expose pour la première fois en Espagne, explique ce choix de détruire ses travaux en disant que « Ce n'est pas facile de détruire, c'est un acte de violence extrême dans lequel il faut arrêter les souvenirs pour créer de nouveau ». Un va-et-vient entre plusieurs étapes artistiques, qui sont toutes de multiples variations du même artiste, a à travers des états d’esprit, des présences, des fulgurances et des absences.
Angle de vue
Pour André Elbaz, la peinture contemporaine travers un moment difficile. Entre crise de créativité, vide et vacuité, l’artiste se doit d’être au plus près de soi-même tout en s’ouvrant sur ce qui se passe dans un monde constamment en mutations.  Pour l’artiste, ce vide actuel, ce manque de force créative découle de « l'incapacité de continuer à peindre après Miro, Tapies et Picasso.»  Tant il est vrai que cette époque des grands maîtres, les Braques, les Gris, les Vieira Da Silva, Brauner et d’autres est bien lointaine aujourd’hui. D’où la nécessité pour André Elbaz de revenir sur son travail, avec une nouvelle dimension axée sur la destruction. Cela peut paraitre étrange à certains, mais André Elbaz a entrepris  la démolition de ses oeuvres.  Il pris sur lui de découper ses toiles, et ses dessins en mille morceaux pour les travailler en installations. Ce n’est pas du recyclage artistique, c’est un changement de point de vue. C’est un regard nouveau porté sur son propre travail.




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