Le Musée "ABC" de Madrid accueille, du 24 septembre au
10 novembre 2013, la première exposition du plasticien marocain, André Elbaz,
intitulée « La destruction ou l'œuvre ».
Figure
majeure des Arts plastiques marocains, André Elbaz revient en force avec une
grande exposition en Espagne. C’est à Madrid, au musée ABC, que le peintre
marocain expose ses travaux. Il s’agit là d’un événement qui fait partie d’une
série de manifestations organisées
par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) en partenariat
avec l'Institut français d'Espagne. C’est aussi un hommage appuyé à l’un des
plasticiens marocains les plus atypiques et les plus en vue en Europe et aux USA, depuis plusieurs décennies. C’est donc plus d’un demi siècle de travail qui est mis en
pièces dans un réel travail de déconstruction artistique. D’ailleurs,
l’intitulé de cette exposition, « La destruction ou l’œuvre » marque
une nouvelle approche chez un peintre qui a toujours poussé les limites du
possible. Une sorte de quête interne, guidée par un besoin viscéral de tester,
expérimenter, trouver de nouvelles voies pour exprimer une manière d’être et de
penser. Le peintre qui expose pour la première fois en Espagne, explique ce
choix de détruire ses travaux en disant que « Ce n'est pas facile de
détruire, c'est un acte de violence extrême dans lequel il faut arrêter les
souvenirs pour créer de nouveau ». Un va-et-vient entre plusieurs étapes
artistiques, qui sont toutes de multiples variations du même artiste, a à
travers des états d’esprit, des présences, des fulgurances et des absences.
Angle de vue
Pour André
Elbaz, la peinture contemporaine travers un moment difficile. Entre crise de
créativité, vide et vacuité, l’artiste se doit d’être au plus près de soi-même
tout en s’ouvrant sur ce qui se passe dans un monde constamment en
mutations. Pour l’artiste, ce vide
actuel, ce manque de force créative découle de « l'incapacité de continuer
à peindre après Miro, Tapies et Picasso.» Tant il est vrai que cette époque des grands maîtres, les
Braques, les Gris, les Vieira Da Silva, Brauner et d’autres est bien lointaine
aujourd’hui. D’où la nécessité pour André Elbaz de revenir sur son travail,
avec une nouvelle dimension axée sur la destruction. Cela peut paraitre étrange
à certains, mais André Elbaz a entrepris
la démolition de ses oeuvres.
Il pris sur lui de découper ses toiles, et ses dessins en mille morceaux
pour les travailler en installations. Ce n’est pas du recyclage artistique,
c’est un changement de point de vue. C’est un regard nouveau porté sur son
propre travail.
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