mercredi 18 septembre 2013

Danse noire de Nancy Huston Le cinéma déroule ses bobines


L’écrivaine canadienne signe un roman cinématographique sur un scénariste de talent dont la vie sera immortalisée par un ami réalisateur. Un enchevêtrement de situations déroulées comme un film.


Tout commence avec la mort  de Milo Noirlac, un scénariste canadien qui lâche son dernier soupir dans une chambre d’hôpital. C’est là que Paul Schwartz, un réalisateur new-yorkais décide d’écrire la vie de Milo. Comme un hommage. Un dernier acte posthume.   Il faut donc remonter le temps. On fait le voyage en arrière. Nous sommes à Dublin en 1916. C’est l’année des événements tragiques de Pâques. Un jeune avocat Neil Kerrigan, appelé aussi Noirlac nous mène au cœur de la révolte contre l’occupation britannique.  On tombe alors sur des figures sublimes de la poésie irlandaise. On côtoie Yeats et Joyce, le père de Dedalus et d’Ulysse. On partage avec Noirlac son rêve de devenir un grand écrivain. Tout s’effrite et on retrouve Noirlac, perdu dans les espaces immenses de cette Amérique du nord, où il coule des jours déçus avec une famille nombreuse.
Cinéma réel
Il faut suivre le cours du film pour arriver à Montréal en 1950. On découvre Awinata. Belle créature Indienne qui parle le Cri de sa tribu et devient du coup insaisissable.  On vit la vie de cette belle jeune femme et on est habité par Milo, sa vie, ses drames, ses espoirs et ses longues attentes. Milo qui sillonne la vie comme d’autres font du stop. Il passe de famille d'accueil en famille d'accueil, il est enfin pris en charge par le grand-père irlandais Neil. C’est là que Paul Schwartz, le réalisateur revient nous dire que la vie peut être racontée de mille manières toutes aussi différentes les unes que les autres, mais finalement, elles peuvent dire toutes la même chose.
Nancy Huston déploie ici son grand talent de narratrice. Elle  crée des va-et-vient entre hier et demain, en faisant du présent un simple point d’ancrage mobile.  Un roman solide sur la filiation, l’héritage, le passage de témoins. Avec cette élégance de rendre la vie des autres si belle, si  humaine dans un grand souci de poésie urbaine et de cinéma rêveur. 

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