L’écrivaine
canadienne signe un roman cinématographique sur un scénariste de talent dont la
vie sera immortalisée par un ami réalisateur. Un enchevêtrement de situations
déroulées comme un film.
Tout commence avec la mort de Milo Noirlac, un scénariste canadien qui lâche son
dernier soupir dans une chambre d’hôpital. C’est là que Paul Schwartz, un réalisateur
new-yorkais décide d’écrire la vie de Milo. Comme un hommage. Un dernier acte
posthume. Il faut donc remonter le temps. On fait
le voyage en arrière. Nous sommes à Dublin en 1916. C’est l’année des
événements tragiques de Pâques. Un jeune avocat Neil Kerrigan, appelé aussi
Noirlac nous mène au cœur de la révolte contre l’occupation britannique. On tombe alors sur des figures sublimes
de la poésie irlandaise. On côtoie Yeats et Joyce, le père de Dedalus et
d’Ulysse. On partage avec Noirlac son rêve de devenir un grand écrivain. Tout
s’effrite et on retrouve Noirlac, perdu dans les espaces immenses de cette
Amérique du nord, où il coule des jours déçus avec une famille nombreuse.
Cinéma réel
Il faut suivre le cours du film pour arriver à Montréal en
1950. On découvre Awinata. Belle créature Indienne qui parle le Cri de sa tribu
et devient du coup insaisissable. On
vit la vie de cette belle jeune femme et on est habité par Milo, sa vie, ses
drames, ses espoirs et ses longues attentes. Milo qui sillonne la vie comme
d’autres font du stop. Il passe de famille d'accueil en famille d'accueil, il est
enfin pris en charge par le grand-père irlandais Neil. C’est là que Paul Schwartz,
le réalisateur revient nous dire que la vie peut être racontée de mille
manières toutes aussi différentes les unes que les autres, mais finalement,
elles peuvent dire toutes la même chose.
Nancy Huston déploie ici son grand talent de
narratrice. Elle crée des
va-et-vient entre hier et demain, en faisant du présent un simple point
d’ancrage mobile. Un roman solide
sur la filiation, l’héritage, le passage de témoins. Avec cette élégance de
rendre la vie des autres si belle, si
humaine dans un grand souci de poésie urbaine et de cinéma rêveur.
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