Qu’il
est pauvre ce siècle quand on enterre sa figure majeure. Quelle misère et quel
vide une fois un homme de cet acabit tire sa révérence et que son absence
accentue la vacuité ambiante où de nombreux petits se la jouent grands. Cela
rappelle un titre d’un film culte de Martin Scorsese avec De Niro et Jerry
Lewis, La valse des pantins. Quand
des hommes du calibre de Nelson Mandela quittent ce monde fou, on peut se
rendre compte que ceux qui restent ont pâle figure.
Tant
il est vrai que quand on fait le solde de tous comptes, on est atterré de voir
que le XXIème siècle est un siècle de petits hommes. Un collègue m’a dit que
quand des Berlusconi gouvernent, les Mandela doivent très vite partir. J’avais
envie de lui dire qu’heureusement que les deux n’ont pas gouverné à la même
époque. Ce qui n’exclut pas que Mandela a pu serrer la main à tant de cabotins
déguisés en homme d’Etat.
Que
reste du parcours d’un homme qui entre dans l’Histoire ? Son action. Son
image posthume. Le legs pour la postérité. Qui peut se targuer d’une télé
force ? Très peu. Pour ne pas dire franchement une petite poignée d’hommes
et de femmes d’envergure. Comme Gandhi, Malcolm X, Martin Luther King, le Che,
il restera un irréductible. Il a certes ces couacs. Ces petitesses. Ce qui en fait
un humain, après tout. D‘ailleurs, Mandela lui-même a été contre le culte de la
personnalité qu’il a glissé dans
ses mémoires le fait d’avoir, des fois, levé la main sur sa première
femme. Voici qui coupe court à l’idolâtrie de bon aloi dans un monde sans le
moindre repère.
Qu’allons-nous
retenir donc de cette vie ? Une lutte contre la barbarie ?. 27 ans de
prison, une présidence exemplaire et un immense sens de la morale et de la
décence. Il ne faut pas l’oublier, alors que des tyrans s’accrochent au pouvoir
pendant des décennies, dans cette Afrique meurtrie, lui, a fait un mandat et
s’en est allé ailleurs. Place à un autre, dans le réel exercice de la réelle
démocratie.
Aujourd’hui,
l’Afrique est toujours exsangue. Le contiennent étale sa noirceur dans une
débauche de crimes et de tueries. De Mandela, on gardera tout le contraire.
Même si l’Afrique du Sud souffre toujours d’autres formes de ségrégation (Les
80 pour cent des noirs sont toujours aussi pauvres et marginalisés), le
pays suit sa mutation vers une
véritable démocratie. Il jouit aussi d’une stabilité solide, malgré quelques
secousses que d’autres pays n’arrivent pas à gérer.
Pour
le monde entier, une telle figure suscite l’estime et l’esprit. Mais il faut
que les dirigeants de ce monde revoient leurs cartes et se penchent
sérieusement sur leurs travers pour être de véritables guides, de grands leaders, pour le bien
de cette planète.
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