vendredi 13 décembre 2013

Mandela, le dernier irréductible


Qu’il est pauvre ce siècle quand on enterre sa figure majeure. Quelle misère et quel vide une fois un homme de cet acabit tire sa révérence et que son absence accentue la vacuité ambiante où de nombreux petits se la jouent grands. Cela rappelle un titre d’un film culte de Martin Scorsese avec De Niro et Jerry Lewis, La valse des  pantins. Quand des hommes du calibre de Nelson Mandela quittent ce monde fou, on peut se rendre compte que ceux qui restent ont pâle figure.

Tant il est vrai que quand on fait le solde de tous comptes, on est atterré de voir que le XXIème siècle est un siècle de petits hommes. Un collègue m’a dit que quand des Berlusconi gouvernent, les Mandela doivent très vite partir. J’avais envie de lui dire qu’heureusement que les deux n’ont pas gouverné à la même époque. Ce qui n’exclut pas que Mandela a pu serrer la main à tant de cabotins déguisés en homme d’Etat.

Que reste du parcours d’un homme qui entre dans l’Histoire ? Son action. Son image posthume. Le legs pour la postérité. Qui peut se targuer d’une télé force ? Très peu. Pour ne pas dire franchement une petite poignée d’hommes et de femmes d’envergure. Comme Gandhi, Malcolm X, Martin Luther King, le Che, il restera un irréductible. Il a certes ces couacs. Ces petitesses. Ce qui en fait un humain, après tout. D‘ailleurs, Mandela lui-même a été contre le culte de la personnalité qu’il a glissé dans  ses mémoires le fait d’avoir, des fois, levé la main sur sa première femme. Voici qui coupe court à l’idolâtrie de bon aloi dans un monde sans le moindre repère.
Qu’allons-nous retenir donc de cette vie ? Une lutte contre la barbarie ?. 27 ans de prison, une présidence exemplaire et un immense sens de la morale et de la décence. Il ne faut pas l’oublier, alors que des tyrans s’accrochent au pouvoir pendant des décennies, dans cette Afrique meurtrie, lui, a fait un mandat et s’en est allé ailleurs. Place à un autre, dans le réel exercice de la réelle démocratie.

Aujourd’hui, l’Afrique est toujours exsangue. Le contiennent étale sa noirceur dans une débauche de crimes et de tueries. De Mandela, on gardera tout le contraire. Même si l’Afrique du Sud souffre toujours d’autres formes de ségrégation (Les 80 pour cent des noirs sont toujours aussi pauvres et marginalisés), le pays  suit sa mutation vers une véritable démocratie. Il jouit aussi d’une stabilité solide, malgré quelques secousses que d’autres pays n’arrivent pas à gérer.

Pour le monde entier, une telle figure suscite l’estime et l’esprit. Mais il faut que les dirigeants de ce monde revoient leurs cartes et se penchent sérieusement sur leurs travers pour être de véritables  guides, de grands leaders, pour le bien de cette planète.



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