Un séminaire
contre la peine de mort au Maroc a été organisé à Rabat les 10 et 11 décembre par
un réseau de parlementaires. L'objectif en est clair : trouver des
solutions juridiques pour arriver à l’abolition de la peine capitale dans le
pays.
Ce sont 200
militants, parlementaires de différentes sensibilités politiques et
d’associations militantes engagées qui se sont mobilisés pour faire du débat
sur l’abolition de la peine capitale une priorité du droit et de la justice
marocains. Au-delà du fait qu’abolir la peine de mort au Maroc serait une
première dans le monde arabe, d’un point de vue humain, c’est là un sujet qui
doit être traité avec beaucoup de rigueur pour aboutir à une législation
sereine sur une question où la religion a son mot à dire. Pour tous les
participants et la coalition marocaine contre la peine de mort (CMCPM) le droit
à la vie tel qu’il est consacré par les articles 20 et 22 de la constitution
doit prévaloir.
Si le Maroc a
instauré un moratoire de facto depuis 1993, et que si des peines de mort
continuent à être prononcées, elles ne sont plus exécutées. Reste les deux
problèmes de la loi et de l’image du pays. Dans un sens comme dans l’autre, les
abolitionnistes mettent en avant de nombreux arguments pour passer du moratoire
à l’abolition. Un pas que le Maroc n’arrive pas à franchir depuis 20 ans tant
l’équation est compliquée.
Pour Nouzha Skalli, ex ministre de la famille et
militante contre la peine de mort,
«l’abolition souhaitée et présentée à
travers une proposition de loi au parlement est un pas vers plus d’humanité».
Mais au sein du gouvernement
marocain, les députés du parti Justice et développement (PJD) restent
inflexibles. Pour eux, il n’y a pas lieu d’abolir la peine de mort. La charia
est mise en avant pour argumenter avec les abolitionnistes. Autant dire que ce
n’est pas pour demain l’abolition tant les débats sont épineux quand il s’agit
de réformes politiques et sociales où la religion joue un rôle important. Tout
comme l’avortement, il faut encore de très nombreuses décennies pour que des
projets aussi humains puissent aboutir.
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