vendredi 13 décembre 2013

Lutte contre la peine capitale au Maroc


Un séminaire contre la peine de mort au Maroc a été organisé à Rabat les 10 et 11 décembre par un réseau de parlementaires. L'objectif en est clair : trouver des solutions juridiques pour arriver à l’abolition de la peine capitale dans le pays.


Ce sont 200 militants, parlementaires de différentes sensibilités politiques et d’associations militantes engagées qui se sont mobilisés pour faire du débat sur l’abolition de la peine capitale une priorité du droit et de la justice marocains. Au-delà du fait qu’abolir la peine de mort au Maroc serait une première dans le monde arabe, d’un point de vue humain, c’est là un sujet qui doit être traité avec beaucoup de rigueur pour aboutir à une législation sereine sur une question où la religion a son mot à dire. Pour tous les participants et la coalition marocaine contre la peine de mort (CMCPM) le droit à la vie tel qu’il est consacré par les articles 20 et 22 de la constitution doit prévaloir.
Si le Maroc a instauré un moratoire de facto depuis 1993, et que si des peines de mort continuent à être prononcées, elles ne sont plus exécutées. Reste les deux problèmes de la loi et de l’image du pays. Dans un sens comme dans l’autre, les abolitionnistes mettent en avant de nombreux arguments pour passer du moratoire à l’abolition. Un pas que le Maroc n’arrive pas à franchir depuis 20 ans tant l’équation est compliquée.
Pour Nouzha Skalli, ex ministre de la famille et militante  contre la peine de mort, «l’abolition souhaitée et présentée à travers une proposition de loi au parlement est un pas vers plus d’humanité».  Mais au sein du gouvernement marocain, les députés du parti Justice et développement (PJD) restent inflexibles. Pour eux, il n’y a pas lieu d’abolir la peine de mort. La charia est mise en avant pour argumenter avec les abolitionnistes. Autant dire que ce n’est pas pour demain l’abolition tant les débats sont épineux quand il s’agit de réformes politiques et sociales où la religion joue un rôle important. Tout comme l’avortement, il faut encore de très nombreuses décennies pour que des projets aussi humains puissent aboutir.



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