vendredi 20 décembre 2013

Exposition de Farid Belkahia: « Dans l’atelier de l’artiste »


Evénement :  La galerie d’art L’Atelier 21 présente une exposition de Farid Belkahia, du 10 décembre 2013 au 20 janvier 2014. Une exposition qui veut reconstituer l’atelier de l’artiste à l’intérieur des murs de la galerie. Une belle première.





Farid Belkahia est à coup sûr un nom qui sonne fort dans les annales des arts plastiques marocains. Il fait partie des pionniers et son parcours témoigne d’un travail en profondeur sur de nombreux sujets, à travers de nombreuses périodes picturales. Cette exposition proposée par la galerie d’Art l’atelier 21 constitue un défi tant pour l’artiste que pour les galeristes Aicha Amor et Aziz Daki. En effet, il est ici question de créer une nouvelle approche en termes d’exhibition artistique. Le concept est original et offre un regard autre sur le travail de l’un des plasticiens majeur du Maroc. Pour revenir sur 60 ans de travail assidu et sans interruption, il est clair que l’on n’allait pas se  contenter juste d’accrocher des tableaux aux murs et convier des aficionados. Non, l’équipe de l’Atelier 21 a mis en place une idée novatrice à la hauteur de l’événement. Il a fallu reconstituer l’atelier de l’artiste, sans en faire une pâle copie. L’idée est de rendre cette atmosphère qui préside au travail, là où les oeuvres naissent, se tordent, se plient aux exigences du temps, se mettent à l’abri, au repos, là où elles sont constamment reprises jusqu’au moment où elles n’appartiennent plus à celui qui leur a donné corps, mais à celui qui regarde.

Dans l’histoire

Et quand on a accumulé les travaux pendant plusieurs décennies, la tâche est ardue. Mais le pari pris par la galerie a rendu un bel hommage à un artiste atypique.  D’ailleurs, la réalisation de ce projet a été confiée à l’architecte et scénographe, Philippe Delis, qui a réussi à reconstituer l’environnement dans lequel Farid Belkahia évolue. Evidemment, les deux espaces sont très éloignés l’un de l’autre. Le but n’étant pas de reproduire mais de recréer une ambiance, un certain regard. D’autant plus que certains des œuvres exposées ont quitté pour la première fois l’atelier marrakchi de Farid Belkahia pour élire domicile, le temps d’une exposition, à Casablanca.
En somme c’est là une belle leçon de la part d’un artiste hors pair et d’une galerie dont le professionnalisme est indiscutable. Le vernissage a d’ailleurs été l’un des plus beaux et des plus réussis de ces dernières années avec des invités de marques et de grandes figures comme Jack Lang, président de l’Institut du Monde Arabe de Paris, ami et grand connaisseur des travaux de Farid Belkahia.

 Un parcours de maître

Farid Belkahia est né le 15 novembre 1934 à Marrakech. Il a fait ses études à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris de 1955 à 1959. Il a ensuite été formé, de 1959 à 1962, à l’art de la scénographie dans l’institut de théâtre de Prague. En 1965-66, il perfectionne son apprentissage à l’Académie Brera de Milan. De retour au Maroc, Farid Belkahia a occupé le poste de directeur de l’Ecole des Beaux-Arts de Casablanca de 1962 à 1974. Après une période de peinture expressionniste, Farid Belkahia a orienté son art vers des schémas plus géométriques et a diversifié les supports de sa peinture. Après une longue période de cuivre de 1962 à 1974, il s’est intéressé à la peau teintée avec des pigments naturels, tels que le henné ou l’écorce de grenade, entre autres. Ses œuvres, teintes sur peau, sont essentielles dans l’histoire de la peinture au Maroc. Farid Belkahia est considéré aujourd’hui comme l’une des grandes figures des arts plastiques en Afrique et dans le monde arabe. Le prestigieux musée national d’art moderne (Paris), dit musée du Centre Pompidou, vient d’acquérir une des œuvres de l’artiste qui a été révélée au public dans l’exposition « Modernités plurielles » qui se poursuit jusqu’au 26 janvier 2014 à Paris.

Du 10 décembre 2013 au 20 janvier 2014

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