vendredi 27 décembre 2013

2013, une année à oublier… à quelques exception près



Quelle drôle d’année. 2013 aura cristallisé tous les maux de la société marocaine. Crise économique sans fin, vide politique avec le départ des ministres istiqlaliens du gouvernement, élimination de la Coupe du Monde, une CAN ratée et tant d’autres travers qui ont secoué l’actualité du pays en douze  longs et interminables mois.
Bref les Marocains ont dû faire contre mauvaise fortune, un cœur d’acier pour ne pas  tomber raides  à cause d’un infarctus inattendu, foudroyés par le manque, l’invisibilité, le désespoir et la frustration.
La morosité ambiante a gagné beaucoup de terrain durant cette triste année. Partout, on se lamente. Le fric, nerf de la guerre, manque cruellement. Enfin, il manque aux pauvres, qui sont devenus encore plus nécessiteux. Quant aux riches, ils ont serré la ceinture, levé le pied des affaires pour voir de quoi il en retourne. On ne sait jamais, des fois que la crise s’éternise, mieux vaut ne pas trop se découvrir. C’est que chez les gens fortunés, il y a une ligne de conduite infaillible : quand le climat est au beau fixe, on fait des emplettes. Quand les intempéries menacent, on se terre… « Wait and See », disait un économiste anglais dont j’ai égaré le nom.
Un ami qui travaille dans un tribunal m’a même dit qu’en 2013, il a vu de nombreux couples divorcer. Encore des dégâts collatéraux de la crise et du manque de pognon. Car là aussi, il ne faut pas se leurrer, en mariage comme en tout du reste, tant qu’il y a de l’oseille, ça va. Quand les billets viennent à manquer,  ta femme peut te quitter ou alors c’est toi-même qui comprends qu’il faut que tu partes. Ce qui revient au même.
D’autres personnes ont décidé de quitter le pays. Ils ont dû penser qu’ailleurs, les choses vont aller mieux. Pa du tout. C’est même pire ailleurs. Les immigrés  en savent quelque chose, eux qui ont souffert durant plus d cinq ans dans une Europe aux abois. Là encore un mai, économiste, cette fois, m’a dit que seuls les riches peuvent changer d’air facilement en allant bronzer sous d’autres cieux. Crise ou pas, quand on a des thunes, on grille la vie par les deux bouts. C’est même, selon une étude américaine, une bonne thérapie pour faire passer le temps… de la crise. 
Quoi qu’il en soit, ici au Maroc, on en a bavé, cette année. On a tellement tiré la langue qu’on n’a fini déshydratés. Certains ont trouvé le salut dans des lubrifiants mondains, histoire de se réhydrater. D’autres ont tenu bon. Là, je ne sais pas comment, mais beaucoup de Marocains, presque la majorité écrasante, n’a même pas dit «aïïe ». Rien. On a mal, on accuse le coup, on serre le ventre, on crie à l’intérieur et on attend que Dieu nous vienne en aide. C’est peut-être là la meilleure thérapie : s’en remettre à Dieu à défaut   de compter sur les humains. Amen.






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