Le gouvernement marocain a décidé d’en finir avec l’importation des
marchandises transportées dans les fourgons par les Marocains résidant à
l’étranger.
L’Administration des
Douanes et Impôts indirects (ADII) est formelle. Le transport de marchandises de provenance de l’étranger
constitue bel et bien un trafic. Une activité lucrative pour les résidents
marocains à l’étranger qui rentent au pays des camionnettes chargées de
produits de tous genres. Mais pour l’ADII cela cause un problème de sécurité pour la population
marocaine. En effet, selon Nabil Lakhdar, directeur de la Facilitation et de
l’Informatique à l’ADII, «Ces marchandises sont souvent de mauvaise qualité, de
la ferraille, des pièces détachées de véhicules usagés, plaquette de freins…
Ils constituent un danger ». Et un manque à gagner pour les douanes marocaines.
Sans compter le fait que cela crée de la concurrence indirecte aux vendeurs
patentés au Maroc.
Au-delà de ce danger, il
faut aussi compter avec l’impossibilité de contrôler tous ces fourgons qui
transitent chaque jour par les ports marocains. Toujours selon l’ADII, ce sont
pas moins 150 fourgons pleins de marchandises qui passent les frontières chaque
jour. « C’est tellement compliqué que cela peut être source de corruption. Nous
avons connu des problèmes de ce genre en 2012 et des douaniers ont été accusés
à tort ».
Pour mettre un terme à ce
type de dérapages et fermer la porte à toutes les dérives, les douanes marocaines
comptent sévir en agissant dans la stricte application des lois. C’est là un
pas en avant pour lutter contre les économies de l’ombre et l’informel qui
souvent plombe les revenus de l’Etat. Dans ce sens, seuls les véhicules et les
affaires importés par les MRE qui sont destinés à un usage personnel sont
temporairement admis sur le territoire national. Et ce, à compter du 1er janvier 2014.
Recyclage local
Mais l’aspect le plus
important dans cette mesure demeure l’aspect sécuritaire. Arrêter ce type de
transports où l’on voit des véhicules chargés à craquer de bicyclettes,
d’appareils électroménagers, d’ustensiles de cuisines, d’habits, de meubles, de
produits agro-alimentaires… règle le problème du trafic à la source. Car
souvent face à ce nombre effarant de fourgons, combien de marchandises
illégales peuvent passer ? Malgré tous les moyens mis en place par les autorités
marocaines, devant un tel flux de marchandises usitées ailleurs et recyclées au
Maroc, il peut toujours y avoir des fuites. D’où la fermeté des douanes
marocaines qui ont compris que dorénavant, il faut protéger aussi la production
locale qui souffre de cette concurrence déloyale. Certes, les MRE ont beaucoup
à y perdre, mais aucune loi ne peut autoriser de tels dépassements et rester les bras croisés.
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