Le roman de Reyes Monforte, «Besos de Arena», publié en
Espagne fin octobre 2013, tire la
sonnette d’alarme sur les sévisses vécus par les populations sahraouies dans
les camps de Tindouf.
C’est un
roman bien documenté qui lève le
voile sur la vie dans les camps du Polisario à Tindouf sur le territoire
algérien. Reyes Monforte, l’écrivain espagnole à qui l’on doit entre autres,
« Un burka por amor », vient de signer une oeuvre clef pour comprendre
la réalité des populations sahraouies qui vivent depuis plus de 40 ans dans des
camps où les pratiques inhumaines sont devenues monnaie courante. L’écrivain et
journaliste espagnole revient dans les détails sur le quotidien de dizaines de
milliers de personnes tenues séquestrées sous le joug de groupes armés qui les
rendent à l’esclavage. C’est certes un roman de fiction, mais qui s’inspire
largement des réalités du terrain telles que décrites par de nombreuses ONG
internationales, des auteurs, des chercheurs et des institutions étatiques qui
ont fait le voyage sur place pour décrire la honte.
Reyes
Monforte revient surtout sur la situation des femmes qui font l'objet de troc
contre des marchandises pour
agrémenter les jours des chefs et des supérieurs. Leur sort est toujours
entre les mains de leurs "maîtres" dans ces camps, contrôlés par le
polisario et les services algériens.
Silence criminel
Reyes
Monforte nous raconte l’histoire de Laia, dont le nom d'origine est Noah. Il
sera changé très vite à son arrivée au camp par les responsables. Elle a été
condamnée dès l'âge de six ans à subir les pratiques d'esclavage qui sont
courantes dans cet endroit. On la suit dans les méandres d’une vie réduite au
minimum entre coups, injures, privations, frustrations et absence de toute
lueur d’espoir. Laia passe
plusieurs nuits, attachée par une corde à une fourgonnette pour ne pas avoir accompli
ses tâches domestiques ; elle est malmenée à chaque instant avec cette
menace de mourir sous les coups à n’importe quel moment. Reyes Monforte
explique que ce qui est ici décliné en fiction relève de la réalité de
plusieurs femmes qui ont subi le même sort et qui continuent de souffrir face
au silence d’une communauté internationale qui fait la sourde oreille et laisse
en toute impunité des crimes odieux contre l’humanité.
Le roman
accuse aussi ouvertement l'Algérie de la situation dont souffre la population
des camps de Tindouf : "l'Algérie a un registre macabre en
assassinats extrajudiciaires, en tortures et en disparitions". Comme le
précise encore Reyes Monforte, «l'Algérie a utilisé, manipulé et abandonné les
populations de Tindouf à leur sort en les laissant dans la pauvreté extrême et
à la merci de la solidarité d'autres pays. » "Besos de Arena"
revient également sur les attaques "terroristes" perpétrées par les
milices du "polisario" contre des militaires, des civils et des
pêcheurs espagnols dans les années 70 et 80, citant les cas de Francisco
Jimenez Santana, Raimundo Lopez Penalver et Sebastian Canada Garcia, âgé alors
de 15 ans.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire