vendredi 1 novembre 2013

« Besos de Arena » ou ‘baisers de sables’ Radioscopie de la vie à Tindouf


Le roman de Reyes Monforte, «Besos de Arena», publié en Espagne  fin octobre 2013, tire la sonnette d’alarme sur les sévisses vécus par les populations sahraouies dans les camps de Tindouf.





C’est un roman bien documenté  qui lève le voile sur la vie dans les camps du Polisario à Tindouf sur le territoire algérien. Reyes Monforte, l’écrivain espagnole à qui l’on doit entre autres, « Un burka por amor », vient de signer une oeuvre clef pour comprendre la réalité des populations sahraouies qui vivent depuis plus de 40 ans dans des camps où les pratiques inhumaines sont devenues monnaie courante. L’écrivain et journaliste espagnole revient dans les détails sur le quotidien de dizaines de milliers de personnes tenues séquestrées sous le joug de groupes armés qui les rendent à l’esclavage. C’est certes un roman de fiction, mais qui s’inspire largement des réalités du terrain telles que décrites par de nombreuses ONG internationales, des auteurs, des chercheurs et des institutions étatiques qui ont fait le voyage sur place pour décrire la honte.
Reyes Monforte revient surtout sur la situation des femmes qui font l'objet de troc contre des marchandises pour  agrémenter les jours des chefs et des supérieurs. Leur sort est toujours entre les mains de leurs "maîtres" dans ces camps, contrôlés par le polisario et les services algériens.   

Silence criminel
Reyes Monforte nous raconte l’histoire de Laia, dont le nom d'origine est Noah. Il sera changé très vite à son arrivée au camp par les responsables. Elle a été condamnée dès l'âge de six ans à subir les pratiques d'esclavage qui sont courantes dans cet endroit. On la suit dans les méandres d’une vie réduite au minimum entre coups, injures, privations, frustrations et absence de toute lueur d’espoir.  Laia passe plusieurs nuits, attachée par une corde à une fourgonnette pour ne pas avoir accompli ses tâches domestiques ; elle est malmenée à chaque instant avec cette menace de mourir sous les coups à n’importe quel moment. Reyes Monforte explique que ce qui est ici décliné en fiction relève de la réalité de plusieurs femmes qui ont subi le même sort et qui continuent de souffrir face au silence d’une communauté internationale qui fait la sourde oreille et laisse en toute impunité des crimes odieux contre l’humanité.
Le roman accuse aussi ouvertement l'Algérie de la situation dont souffre la population des camps de Tindouf : "l'Algérie a un registre macabre en assassinats extrajudiciaires, en tortures et en disparitions". Comme le précise encore Reyes Monforte, «l'Algérie a utilisé, manipulé et abandonné les populations de Tindouf à leur sort en les laissant dans la pauvreté extrême et à la merci de la solidarité d'autres pays. » "Besos de Arena" revient également sur les attaques "terroristes" perpétrées par les milices du "polisario" contre des militaires, des civils et des pêcheurs espagnols dans les années 70 et 80, citant les cas de Francisco Jimenez Santana, Raimundo Lopez Penalver et Sebastian Canada Garcia, âgé alors de 15 ans.


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