L’Agence européenne du médicament (EMA) a
demandé le retrait de la vente des anti-inflammatoires contenants de la
diacéréine utilisés pour traiter l’arthrose du genou et de la hanche.
Il était temps. Depuis plusieurs mois, le
monde de ma médecine attend ce verdict. Aujourd’hui, c’est chose faite. En
effet, le Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance
(Prac) de l’Agence européenne du médicament (EMA) a tranché en recommandant la
suspension des médicaments contenant de la diacéréine en Europe. Il s’agit
d’une molécule commercialisée par exemple dans des pays comme la France, sous
le nom d’Art 50 et de Zondar. Elle est autorisée depuis 1992 dans le traitement
de l’arthrose de la hanche et du
genou. Au Maroc, de nombreux patients y ont recours pour soulager des douleurs
atroces, sans savoir quel degré de nocivité la diacéréine peut avoir sur la
santé.
La sonnette d’alarme é déjà été tirée en
2008 lorsque, à la suite d’un processus de réévaluation des anti-arthrosiques,
l'Agence française du médicament (l’ANSM) a démontré par des preuves
irréfutables les effets indésirables persistants de ces médicaments à base de
diacéréine. Il était alors question d’effets gastro-intestinaux sévères et
fréquents et hépatiques rares mais parfois graves, selon les cas et les
patients.
Efficacité
limitée
Pourtant, les effets contre la douleur
n’ont pas été démontrés avec force. Les chercheurs avaient alors conclue qu’il
y avait plus de mal que de bien à prendre ce type de traitements. Pire, certains scientifiques ont même affirmé que «l’efficacité sur la douleur et
l’amélioration fonctionnelle de l’arthrose n’ont été que faiblement démontrées.».
Il a fallu attendre juillet 2012 pour voir ce dossier déposé devant le Comité pour l'évaluation des
risques en matière de pharmacovigilance (Prac).
Le 12 novembre 2013, la décision tombe. C’est le soulagement
pour tous ceux qui souffrent de problème de genou ou de hanche. Le Comité a donc
confirmé ses inquiétudes et a considéré que «le rapport bénéfice-risque de ces
médicaments défavorables, en raison de leur efficacité limitée et de leurs
effets indésirables gastro-intestinaux et hépatiques.»
Dans d’autres affections, d’autres
médicaments sont ciblés. Ils occasionnent de nombreux dégâts et ne guérissent
guère. D’ailleurs, plusieurs
molécules qui entrent dans la fabrication des anti-inflammatoires s’avèrent
dangereuses pour la santé. Il faut toujours attendre des années avant que l’on
décide de retirer ces produits des pharmacies. Entre temps, des millions de
patients ont eu le temps de se faire plus mal.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire