mardi 19 novembre 2013

Anti-inflammatoires contenants de la diacéréine Attention, médicaments dangereux


L’Agence européenne du médicament (EMA) a demandé le retrait de la vente des anti-inflammatoires contenants de la diacéréine utilisés pour traiter l’arthrose du genou et de la hanche.


Il était temps. Depuis plusieurs mois, le monde de ma médecine attend ce verdict. Aujourd’hui, c’est chose faite. En effet, le Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) de l’Agence européenne du médicament (EMA) a tranché en recommandant la suspension des médicaments contenant de la diacéréine en Europe. Il s’agit d’une molécule commercialisée par exemple dans des pays comme la France, sous le nom d’Art 50 et de Zondar. Elle est autorisée depuis 1992 dans le traitement de l’arthrose de la hanche et du genou. Au Maroc, de nombreux patients y ont recours pour soulager des douleurs atroces, sans savoir quel degré de nocivité la diacéréine peut avoir sur la santé.
La sonnette d’alarme é déjà été tirée en 2008 lorsque, à la suite d’un processus de réévaluation des anti-arthrosiques, l'Agence française du médicament (l’ANSM) a démontré par des preuves irréfutables les effets indésirables persistants de ces médicaments à base de diacéréine. Il était alors question d’effets gastro-intestinaux sévères et fréquents et hépatiques rares mais parfois graves, selon les cas et les patients.
Efficacité limitée

Pourtant, les effets contre la douleur n’ont pas été démontrés avec force. Les chercheurs avaient alors conclue qu’il y avait plus de mal que de bien à prendre ce type de traitements.  Pire, certains  scientifiques ont même affirmé  que «l’efficacité sur la douleur et l’amélioration fonctionnelle de l’arthrose n’ont été que faiblement démontrées.». Il a fallu attendre juillet 2012 pour voir ce dossier déposé  devant le Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac).
 Le 12 novembre 2013,  la décision tombe. C’est le soulagement pour tous ceux qui souffrent de problème de genou ou de hanche. Le Comité a donc confirmé ses inquiétudes et a considéré que «le rapport bénéfice-risque de ces médicaments défavorables, en raison de leur efficacité limitée et de leurs effets indésirables gastro-intestinaux et hépatiques.»
Dans d’autres affections, d’autres médicaments sont ciblés. Ils occasionnent de nombreux dégâts et ne guérissent guère.  D’ailleurs, plusieurs molécules qui entrent dans la fabrication des anti-inflammatoires s’avèrent dangereuses pour la santé. Il faut toujours attendre des années avant que l’on décide de retirer ces produits des pharmacies. Entre temps, des millions de patients ont eu le temps de se faire plus mal.

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