Le
jugement a été rendu par le tribunal italien, le 29 octobre 2013, dans l’affaire du navire marocain,
Kenza », accosté au port de Cagliari depuis mai 2013. La justice italienne
a donné gain de cause aux membres de l’équipage.
Il a fallu cinq mois pour aboutir à un verdict. Le 29
octobre, plus de cinq mois après le blocage du navire marocain Kenza au port de
Cagliari, la justice italienne a tranché en faveur des 15 membres d’équipage
qui ont poursuivi l’armateur : la compagnie IMTC. Les principales
revendications des marins marocains sont été respectées. D’abord, l’armateur
doit payer la totalité des salaires allant de janvier à mai 2013. Et à partir
du 7 mai jusqu’ à novembre 2013, les marins percevront les deux tiers de leurs salaires.
L’armateur a 30 jours à compter du jour du verdit pour régler le problème.
Sinon, le navire sera vendu aux enchères. Pour les marins, c’est un ouf de
soulagement. Pourtant, ils ne savent pas si l la totalité de leurs droits sera
dédommagée. Comme l’affirment les membres de l’équipage bloqués à Cagliari,
«Nos allocations familiales CNSS ne sont pas versées depuis longtemps. La compagnie
n’a pas encore honoré nos cotisations auprès de la caisse CIMR depuis plusieurs
années jusqu’à ce jour malgré les déductions des parts salariales faites sur
nos salaires sans oublier que nos dossiers d’assurance (mutuelle) ne sont pas
encore remboursés depuis longtemps y compris les prises en charges des
malades.» Car au-delà des salaires bloqués se sont les redevances sociales qui
posent toujours problème.
Situation
inhumaine
On le voit bien, la proposition de l’armateur, début
octobre 2013, qui consistait à payer aux 15 membre d’équipage une somme de
63.000 USD ne couvrant même pas le montant total des salaires dus de la période
mentionnées ci-dessus, a été rejetée par les marins. Ces derniers veulent
recouvrer la totalité de leurs droits comme le stipulent les lois. Leur unique
crainte est d’attendre encore au port de Cagliari. Comme le souligne Abdelwahed
Belkasse de l’équipage, «Cela fait plus de 5 mois que nous sommes coupés de
tout. Nous sommes épuisés, sans ressources et il est temps pour nous de renter
chez nous et de retrouver nos familles. Ce que nous avons enduré ici est
similaire à une peine de prison. C’est inhumain ».
Ce qui est sûr, c’est qu’il faut au moins attendre la fin
novembre pour voir si l’armateur va payer les marins ou nom. Pour les
familles des marins ici au Maroc, c’est la douleur qui prévaut. Attendre encore
un mois sinon plus est tout simplement insoutenables. Comme le souligne la
femme d’un marin : «c’est infernal
des deux côtés, nos époux qui sont prisonniers d’un bateau et nous, ici, sans
argent à attendre que Dieu nous
vienneen aide ».
A.Najib
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