La
Galerie
Tindouf
de Marrakech, tenue par Hadia et Boubker Temili, présente, du
28
Décembre
2013
au
15
Février
2014, les
derniers travaux de la grande photographe Lalla
Essaydi, intitulées,
«
Bullets
and
Harem,
Revisited».
C’est l’un
des plus grands événements artistiques de l’année 2013. Un happening de la
photographe Lalla Essaydi est toujours un grand moment d’art et de réflexion
sur le sens même de toute création. Tant l’oeuvre de cette artiste atypique se
joue des convenances et s’inscrit dans une démarche novatrice, axée sur le
bousculement des acquis et les secousses qui en résultent. Pour cette artiste,
née
au
Maroc et qui vit
aux
Etats
Unis
depuis
de nombreuses années,
l’art est d’abord une plongée dans
la culture avec ses nombreux dessous, toutes ses ramifications qu’il faut
scruter pour en dévoiler le sens caché mais surtout leur ôter leur pseudo
sacralité. La femme est au cœur de son approche. La femme telle que son image
est véhiculée dans l’imaginaire orientaliste nourrie de stéréotypes et de
clichées amoindrissant. Son travail sur la photographie est
connu par de nombreuses particularités. L’artiste y mèle des
couches
de
calligraphie
arabe
écrite
à
la
main
avec
du
henné,
à
des
sujets
directement
inspirés
de
la peinture orientalise du 19ème
siècle. On retrouve également chez
Lalla Essaydi des photographies de
femmes fluctuantes, déclinées comme des caméléons, prises en images dans
des
décors
de
zellijs
dans des
Harems.
Esthétique différente
Les
dernières
séries
de Lalla Essaydi ont pris un nouveau tournanat. On sent que la photographe a franchi un
cap dans c son approche des images qu’elle manipule. Elle laisse désormais
place
à
un
éclatement
d’or métallique
et
une
explosion
de
couleurs qui drapent l’ensemble de plus de mystère et de questionnements
sur le sens même de ce qui est donné à voir. Aujourd’hui, pour cette exposition à la Galerie Tindouf de
Marrakech, chez les Temli, on constate que dans
les
séries
de
Harem
Revisited,
Lalla
Essaydi
re-imagine
l’espace
du
Harem
dans une acception
toute révolutionnaire. Il s’agit
là d’une espace perçu comme un enclos psychologique où les femmes saisies dans
des instants précis vivent entre elles, comme mises à l’écart, loin des hommes.
Ce n’est pas là une ségrégation d’artiste, mais un pied de nez pour marquer des
siècles de frontières assignées à garder les femmes dans des périmètres
avilissants.
Dans
cette
explosion
de
couleurs
et
de
motifs
détaillés,
les mises en scène sont
importantes : les
odalisques
posent
drapées
de
somptueux caftans
en
soie
et
brocards
sur
des
précieuses
broderies
et
tissages
en
soie
et fils d’or. Retour donc en arrière aux
confins du 17 ème siècle pour parcourir plus de 300 ans de condition féminine à
travers des images qui deviennent du coup des documents d’histoire, des
témoignages sur des périodes passées, que l’on a occultées, mais qui
ressurgissent, aujourd’hui, revisitées, remiss au goût du jour et de la
modernité, dans une déclaration ouverte de guerre sur l’obscurantisme ambiant.
Ces
caftans
et
textiles
qui
datent
entre
le
17ème
et
le
début
du
20ème
siècle
proviennent
de
la
collection
de
Boubker
et
Nour
Temli,
étaient
brodés
et
portés par toutes ses magnifiques femmes qui arpentaient les recoins des harems
au Maroc. Encore une fois le souci de la véracité historique est bien respecté,
ce qui donne à ces photographies plus de poids et de profondeur. Ce
changement
dans
l’esthétique,
s’accompagne
chez Lalla Essaydi d’une
prédominance
monochrome
calligraphique
qui se mêle à
un espace riche de nombreuses textures modernes. C’est ce
va-et-vient entre hier et demain qui octroie à cette vision du monde toute son
actualité.
Du
28
Décembre
2013
au
15
Février
2014
à la galerie
Tindouf de Marrakech.
Biographie
Lalla
Essaydi, une icône arabe
Lalla
A.
Essaydi
(1956)
a
grandi
au
Maroc
et
vit
actuellement
au
Etats
Unis
où elle a reçu
son MFA la prestigieuse School of The Museum of Fine Arts /Tufts
University
en
Mai
2003.
En
10
ans
seulement
elle
a
réussi
à
connaître un grand
succès,
en
devenant
une
des
plus
importantes
artistes
féminines
du
monde
arabe.
Ces
expositions
les
plus
récentes
sont : Lalla
Essaydi:
Boundaries
at
the
Amelia
Johnson
Contemporary,
Hong
Kong,
China
(2013);
Lalla
Essaydi:
Revisions,
a
Retrospective,
at
the
Smithsonian
African
Musem
of
Art,
Washington
DC
(2012)
et
Les
Femmes
du
Magreb
au
Orientalist
Museum,
Doha,
Qatar
(2012).
Son
travail
fait
désormais
partie
des
plus
grandes
collections
comme,
The
British
Museum,
Le
Louvre,
Los
Angeles
County
Museum
of
Art,
Arab
Museum
of
Modern
Art,
Qatar
et
The
Art
Institute
of
Chicago.
Essaydi’s
photographs
can
be
found
in
publications
such
as
Arab
Photography
Now
(2012),
Les
Femmes
du
Maroc
(2009)
and
the
Encyclopedia
of
Arab
American
Artists
(2007).
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