Pleinement de René Char
Quand nos os eurent touché
terre,
Croulant à travers nos
visages,
Mon amour, rien ne fut fini.
Un amour frais vint dans un
cri
Nous ranimer et nous
reprendre.
Et si la chaleur s'était tue,
La chose qui continuait,
Opposée à la vie mourante,
A l'infini s'élaborait.
Ce que nous avions vu flotter
Bord à bord avec la douleur
Etait là comme dans un nid,
Et ses deux yeux nous
unissaient
Dans un naissant consentement.
La mort n'avait pas grandi
Malgré des laines
ruisselantes,
Et le bonheur pas commencé.
A l'écoute de nos présences;
L'herbe était nue et piétinée.
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