vendredi 22 février 2013

Portraits de femmes de Philippe Sollers Et Dieu créa toutes les femmes


L’écrivain français Philippe Sollers signe un livre foisonnant sur les femmes. Dans la lignée de «Femmes», publié il y a plus de trente ans, l’auteur de «Passion fixe» nous offre un bel ouvrage sur le regret.




Teresa Cremisi, la directrice de Flammarion a dû sentir tout le rappel qui pourrait être fait sur Femmes, ce beau livre de Philippe Sollers, publié, il ya plus de trente ans. Sauf qu’écrire aujourd’hui sur les femmes, sous forme de portraits libres, qui ne sont ni roman, ni nouvelles, ni essai sur la féminité, à 76 ans, nous rend Philippe Sollers beaucoup plus proche, plus humain, un brin moins détaché. Et c’est cette absence de détachement qui rend ces Portraits de femmes très beaux. L’autre élément touchant dans cette entreprise du regret, c’est la disparition, au printemps dernier, de Dominique Rolin, celle qui a été «la muse», l’accompagnatrice.  

Ce qui dérangeait par moment, chez cet auteur intelligent dont le masque mordant et un tantinet désagréable pouvait même froisser et partant rebuter (quitte à refuser la lecture) devint du coup admirable d’humanité. A la fois émouvant, centré sur lui-même, avec à la fois une poésie du cœur et une intelligence qui du sentiment. l'écrivain autrefois triomphant et combatif est devenu émouvant et méditatif. 

On retrouve alors plusieurs pans d’une vie tenue au secret. D’abord l’amour. Le désir, l’appel de l’autre, des autres. Il est permis de pénétrer cette double vie qui l’a à la fois nourri et peut-être meurtri, par moments. Il y a ce va-et-vient entre Dominique Rolin et Julia Kristeva,  deux figures tutélaires d’un univers chargé de  non-dits, de mystères et de beauté. 

Et pour compléter ce tableau, il a fallu un triptyque amoureux, passionnel, charnel. On est face à une autre femme, une autre amoureuse, une jeune espagnole, Eugenia. C’est le temps du retour amont. Le passé qui ressurgit dans une écriture limpide sur le souvenir. C’est Eugenia qui ouvre les portes de la perception au jeune Philippe.  Initiation et entrelacements de la  langue et du sexe, dans une parcimonie des détails qui rend d’autant plus le récit suggestif et passionnant.

Portraits de femmes. Philippe Sollers. Flammarion.  

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