L'un des derniers romans de l’écrivain
New yorkais, Paul Auster, est un dédalle où se mêlent tant de personnages, de
souvenirs et de narrations. Une grande réflexion moderne sur l’écriture.
Depuis la
Trilogie New yorkaise, Paul Auster, n’a fait que scruter les soubassements du
travail d’écrivain. Son dernier roman Dans le scriptorium en a été le point
culminant.
Mais ce qui était supposé avoir posé l’énigme de l’écrit n’a fait
qu’exacerber l’envie et le désir d e l’un des plus grands auteurs vivants à
pousser plus loin son travail de spéléologue de la littérature.
Dans son récent
roman, publié en 2010, c’est une myriade de points de vue qui se chevauchent.
Construit tel un puzzle, ce roman, crée des pistes et des fausses pistes. Il
entame une route, la laisse en suspens, en ouvre une autre, puis une autre, ad
infinitum, puis il ne revient jamais là où il a laissé son récit.
C’est que dans ce jeu de miroir, il y a de multiples narrations, chacune prise en charge
par un auteur différent. Nous sommes face à un patchwork
qui lie des passages écrits par Adam, ceux que rédige Jim Freeman à partir des
notes de son ami, mais aussi des extraits du journal de Cécile…
On peut
allonger la liste comme on veut. Comme dans un labyrinthe, le fil d’Ariane ici
tient à la lecture elle-même, qui devient du coup, une autre forme d’écriture
pour compléter un tableau déjà à multiples signatures.
Les récits s’emboîtent, mènent vers une
révélation qui sans cesse se dérobe, vers une vérité qui n’éclatera pas. Et c’est peut-être là, le sens même de
l’écriture, une vérité qui se refuse à être touchée, encore moins dévoilée.
Non
pas une écriture de mystère, encore moins un attrait pour un je ne sais quel
mysticisme du caché, mais juste une approche multiple sur le sens même du texte
en tant que forme d’art.
Paul Auster, Invisible. Actes Sud.
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