Quelques aphorismes, quelques instants
de poésie de René Char en partage avec ceux pour qui la poésie et la beauté ne
sont pas de vagues idées esthétiques…
Le temps n’est plus secondé par les
horloges, dont les aiguilles s’entre-dévorent aujourd’hui sur le cadran de
l’homme.
L’adoration des bergers n’est plus
utile à la planète
Si l’homme parfois ne fermait pas
souverainement les yeux, il finirait par ne plus voir ce qui vaut d’être
regardé
Notre héritage n’est précédé d’aucun
testament
Nous errons auprès des margelles dont on a soustrait les
puits
À tous les repas pris en commun, nous
invitons la liberté à s’asseoir. La place demeure vide, mais le couvert est
mis.
Serons-nous plus tard semblables à ces
cratères où les volcans ne viennent plus et où l’herbe jaunit sur sa
tige ?
Voici l’époque où le poète sent se
dresser en lui cette méridienne force d’ascension.
Le fruit est aveugle. C’est l’arbre qui
voit.
Être du bond. N’être pas du festin, son
épilogue
Dans nos ténèbres, il n’y a pas une
place pour la Beauté. Toute la place est pour la Beauté.
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