Un poème de René Char pour commencer la
journée. Rien de tel pour tenir tête et se sentir revigoré, armé pour faire
face à la platitude d’un monde sans lyrisme.
Redonnez-leur ce qui n’est plus présent
en eux,
Ils reverront le grain de la moisson
s’enfermer dans l’épi et s’agiter sur l’herbe.
Apprenez-leur, de la chute à l’essor,
les douze mois de leur visage,
Ils chériront le vide de leur cœur
jusqu’au désir suivant ;
Car rien ne fait naufrage ou ne se
plaît aux cendres ;
Et qui sait voir la terre aboutir à des
fruits,
Point ne l’émeut l’échec quoiqu’il ait
tout perdu.
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