Pour ceux qui ont raté l’indicible,
je partage avec mes amis et ceux qui pourraient le devenir, quelques perles d’un
sélectionneur de foot, complètement dépassé.
Rachid Taoussi, le sélectionneur
du onze marocain de football, a raté une grande occasion de revendiquer son
droit au silence. Après sa débâcle en Afrique du Sud, trois nuls, dont deux
matchs où le Maroc a montré piètre figure, Rachid Taoussi, a donné une
conférence de presse, le 2 février 2013, à A11 heures du matin.
Une date importante à retenir
parce qu’elle doit figurer dans les annales des grandes perles à sortir dans
tous les bêtisiers. Mr Taoussi a
tenu à expliquer aux Marocains pourquoi le Maroc était une grande équipe de football,
chiffres à l’appui.
Il s’est basé sur une batterie de
statistiques fourguées par Fathi Jamal, un autre ex-footballeur, recyclé avec
plus ou moins de succès dans le coaching. On apprend alors que le Maroc a gagné. Avec trois nuls. Sans la
moindre défaite.
On a donc gagné. ?
Quoi ? Une équipe, dixit le technicien marocain. Et là, Mr Taoussi clame
le 100 pour CENT de matchs nuls. Retenez bien le pourcentage, pour lui, c’est
la clé de la victoire.
Mieux. Mr Taoussi avance que quatre joueurs ont joué chacun 90 minutes
intégrales. Cela nous fait 270 minutes de temps de jeu. La preuve que c’est là
encore une grande équipe. Mais quelle maestria dans l’arithmétique. Ne me
demandez pas pourquoi 270 et pas 250. Je ne le sais pas. Mr Taoussi, non plus.
Mais un chiffre est un chiffre.
Et le secret est donc dans
celui-ci puisqu’il l’a avancé avec autant d’assurance. D’ailleurs la clé pour faire gober tout ce qu’on
veut à qui on veut est de lui parler toujours avec assurance. On y voit alors
que du feu. Sauf qu’en matière d’assurance et de self contrôle, Mr Taoussi
manque de coaching.
Alors les chiffres n’ont pas
pris. On a eu droit a des statistiques sur les moyennes de buts par match,
combien d’heures on a joué dans tel groupe, bref, que des calculs vides de
toute substance pour faire savant.
Mais il y a la perle de la
conférence. Quand Mr Taoussi nous dit que «Barrada a fait le plus grand nombre
de passes décisives. Et surtout des passes décisives qui ont conduit à des
buts… je ne parle pas de passes décisives qui n’ont pas conduit à des
buts », précise le coach national.
Il est clair que dans le jargon
de Mr Taoussi il y a des passes décisives et des passes décisives. C’est-à-dire
celles qui donnent des buts et celles qui n’ont donnent pas. Il est le seul au
monde à pratiquer un tel langage.
Mais le clou du spectacle demeure
pour la postérité. Mr Taoussi cite le roi Hassan II pour étayer ses thèses
alors qu’il s’agissait d’un verset d’une sourate du Coran, en l’occurrence Al
Ba9ara. Pire pour se rattraper, il cite le roi Mohammed VI et là encore c’est
un verset du coran qu’il s’agit. Bref, désastre sur toute la ligne.
Et Mr Taoussi n’a pas sourcillé
une fois. C’est cela le secret de la réussite, débiter en barre des bêtises
hilarante et y croire.
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