lundi 21 juillet 2014

Les 23 morts de Bourgogne, un châtiment divin selon Cheikh Nahari

Quelle mouche a encore piqué ce cheikh qui veut faire feu de tout bois, même celui de la mort ! Le Cheikh Nahari, encore lui, vous vous souvenez quand il avait appelé à la vindicte populaire à l’égard d’un journaliste ! C’est toujours lui, en personne. Là, il a raté une belle occasion de prier pour la paix des âmes mortes et surtout de revendiquer son bon droit … au silence. Sur une vidéo postée, le 13 juillet 2014, sur son compte Youtube, Mr Nahari (dont le nom devrait évoquer la lumière du jour !) s’est fendu d’un commentaire inacceptable. Il a tout bonnement affirmé que les 23 morts dans l’effondrement des trois immeubles à Bourgogne à Casablanca  ont été victimes d’un châtiment divin. Et oui ! Rien que cela. Dieu aurait été mécontent que ces personnes ne se soient pas réveillées pour aller faire la prière d’Al Fajr, et il a, dans sa grande puissance, décidé de faire tomber les trois immeubles pour que les impies meurent et payent le prix de leurs pêchés. Dans la vidéo le prédicateur compare les immeubles qui tombent sous les bombardements à Gaza en Palestine à ceux qui tombent à Casablanca. Allez savoir quel lien il y a là dedans ! Mais comme dirait l’autre, les voies du seigneur sont si impénétrables, qu’il n’y a que Nahari, qui a touché la lumière divine et nous la distille au compte goûte. On devrait s’estimer chanceux et heureux d’avoir parmi une telle valeur humaine qui définit le poids de la catastrophe humaine à l’aune d’un jugement de valeur vide de sens. En pareille circonstance, un cheikh, investi de l’amour de Dieu, doit prier. Juste prier et ne pas donner dans ce type de surenchères graves. « Ceux qui sont sortis des immeubles ont été épargnés par Allah, les autres ont été frappés par l’effondrement ». Comme une fatalité qui balaie d’un revers de langue un drame humain aux dimensions nationales qui a secoué 40 millions de Marocains. On aurait cru que cet homme (homme de foi) était heureux du sort de ces victimes. Comme s’il nous démontrait par des preuves irréfutables, que la main de Dieu s’est abattue dans sa colère pour faire des morts. C’est à la fois triste, irresponsable et dangereux de tenir de tels propos. Mais Nahari semble bercé d’une lumière dont il a seul le secret. Aujourd’hui, il faudra aller  se recueillir dans ses sillages, chercher sa bénédiction, et pourquoi son entremise, pour trouver un peu de grâce et éviter, si possible, que la fatalité dont il est le porte-drapeau ne s’abatte sur nos têtes à tous qui dormons à 2 heures du matin.

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