lundi 13 mai 2013

‘Sous hautes surveillance’ de Robert Redford Du grand cinéma engagé


Robert Redfrod passe encore une fois derrière la caméra pour signer un film très actuel sur l’histoire de l’Amérique et la guerre au Vietnam. Avec Sous haute surveillance, il  remet en cause le gouvernement américain.



On le savait depuis Milagro, Ordinary people, Et au milieu  coule une rivière ou encore Lhomme qui murmurait à l’oreille des chevaux, que Robert Redford, génial acteur, était aussi un excellent réalisateur.  C’est un cinéaste qui a une vision, qui a créé autour de lui un univers à la fois poétique et politique où la recherche de la vérité est le maitre mot. On l’avait également bien vérifié avec deux films à haute teneur politiques Lions et agneaux et The Conspirator. Ici avec Sous haute surveillance, il revisite la guerre du Vietnam, un sujet presque tabou au USA, malgré de nombreux bons films sur la faillite américaine en Asie du Sud-Est comme Full Metal Jacket, Platoon ou encore Apocalypse Now.
Le film raconte une histoire qui remonte à 1969. A l’éqoque,  un groupe de militants radicaux  sont sortis de l’ombre pour revendiquer une série d'attentats perpétrés sur le sol américain en guise de protestation contre la guerre au Vietnam où plus de 50 000 soldats américains ont péri. Une bonne partie de ces activistes ont été écroués, mais d’autres ont réussi à se volatiliser, se noyant dans le vaste décor américain, sans jamais se faire attraper. Mais une arrestation récente de l'une des activistes fait ressortir  l'affaire  et relance les débats sur ce groupe radical hostile à l’Amérique. C’est là qu’eu jeune journaliste se saisit du dossier et lance des investigations qui vont ouvrir la boîte de Pandore.
Blessure ouverte
Le film est construit comme une enquête journalistique. On suit le travail d’investigation d’un journaliste habité par son sujet, qui fouille partout, remonte des pistes, corrobore des dires, compare des preuves et surtout fait parler des gens qui ont décidé de garder le silence sur un épisode douloureux d e leur vie. A travers ce jeu de pistes, Robert Redford fait défiler en filigrane, le spectre d’une blessure américaine, qui est toujours béante. Sale guerre, morts par dizaines de milliers, scandales militaires, folie des hommes, implication des services secrets dans des actes de tortures, le Pentagone qui ne recule devant rien sachant que la défaite est déjà là, bref, Robert Redford livre une belle démonstration, en réquisitoire humaniste sur l’inanité de la guerre.
Guerre mondiale
Non pas que le propos du cinéaste verse dans un manichéisme plat où l’on fait affronter le bien et le mal. Loin de là. Il est ici question, dans un film, bien construit, à l’ossature scénaristique solide, de poser des questions et surtout de les lier à cette Amérique qui livre aujourd’hui, en 2013, deux guerres. L’une en Irak, qui n’est pas fini. Et l’autre, en Afghanistan, où elle s’est enlisée avec ses alliés.
On lit en arrière plan les influences des lobbies militaro-industriels. L’impact terrible d’une partie de la politique américaine, toujours favorable à la guerre. Car la guerre génère de l’argent.  Et le billet vert est une religion aux USA. Film très actuel qui pose la question de la paix par temps de guerre et surtout la lourde machinerie idéologique qui motive qu’un Eta travers la terre entière pour aller faire la guerre à une autre nation, aussi éloignée. Film sur le passé, mais qui s’inscrit dans des questionnements sur le futur du monde dans un climat de hautes tensions où aucune région n’est protégée.

 Réalisé par Robert Redford
Avec Robert Redford, Shia Labeouf, Brit Marling, Chris Cooper, Stanley Tucci, Anna Kendrick, Terrence Howard, Brendan Gleeson

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