mercredi 22 mai 2013

Chabat, le bout-en-train


Il a le mérite de ne laisser personne indifférent. Hamid Chabat, venu de nulle part,  a fait du chemin et secoue aujourd’hui les assises fragiles du gouvernement  de Abdelilah Benkirane avec sa décision de se retirer avec son parti de la majorité. Quand on se penche sur le parcours atypique de cet homme, on comprend son caractère fonceur. Cette folie calculée qui rue dans les brancards est coutumière du bonhomme qui s’est tracé une voie et compte bien aller jusqu’au bout. Il est loin le temps où ce natif de Taza en 1953, vivait au jour le jour. A 60 ans, des bas et des hauts, celui qui était syndicaliste de bonne heure, sait que la partie doit se jouer avec lui. Et il a pesé de tout son poids sur les pions pour faire bouger l’échiquier politique marocain. Et ce n’est pas la pression qui peut lui faire changer d’avis. Loin de là. On s’en souvient en 1990, Hamid Chabat est sorti de l’ombre lors des grandes émeutes de Fès. C’est là qu’il s’est fait les dents pour finir par déboulonner Abderrazak Afilal de son siège de secrétaire général de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) lors d’un putsch bien orchestré, le 21 janvier 2009. Il devient parlementaire en 1997. Il sera à chaque fois réélu depuis.  Député de Fès, Hamid Chabat montre alors les crocs signifiant à ses détracteurs qu’il était là pour durer. Lors des communales de 2003, il est élu maire de la capitale spirituelle du royaume. C’est la voie royale qui s’ouvre devant le syndicaliste qui n’a  rien perdu de sa hargne et de son sens tactique.  En 2007, il dame le pion lors des législatives à Lahcen Daoudi, l’un des ténors du PJD. Son acharnement dégoute ses rivaux politiques qui le voient se faire réélire à la tête de la mairie de Fès en 2009, puis en 2011 pour les législatives en tant que député de Fès-Nord. Il ne lui restait que la tête du parti de l’Istiqlal dont il est membre depuis de très longues années. Le 23 septembre 2012, il réussit sa prise du pouvoir et accule tous les caciques du parti au second rang. Désormais secrétaire général du PI, Chabat, a les coudées franches pour faire chanter la classe politique et lui faire entendre que désormais c’est avec lui qu’il faut compter. 

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