jeudi 23 mai 2013

Adoption d’enfants marocains par des Espagnols: le pourquoi du blocage


L’affaire de l’adoption d’enfants marocains par des familles espagnoles, a rebondi. Pourquoi y a-t-il blocage des dossiers des adoptions au ministère de la Justice et des libertés?

Ce sont plus d’une quarantaine de familles espagnoles qui attendant de vivre avec les enfants qu’ils choisi d’adopter au Maroc. En vain. Après avoir rempli toutes les formalités et répondu à toutes les conditions de la kafala selon les lois marocaines, leurs dossiers ont été bloqués. Pourquoi ? Tout remonte à août 2012. Les parents adoptifs, tous citoyens espagnols, se sont convertis à l’islam, ils ont adopté la nationalité marocaine, les deux conditions requises depuis la première loi de 2002 sur la kafala. Ils ont cru que le plus dur a été déjà fait. Il n’en était rien. Ils ont aussi justifié d’une présence effective sur le territoire marocain. Ils ont également présenté les preuves de leurs visites, à leurs «enfants» tous les jours à l’orphelinat Lalla Meryam à Rabat. Le but de ces visites étant de créer des liens familiaux solides entre  parents et enfants. Coup de théâtre. Le ministère de la Justice, dirigé par le pjdiste Mustpaha Ramid, avait émis, en août2012, une circulaire interdisant la kafala aux couples étrangers installés hors du Maroc. Pour le ministère de tutelle,  la raison de cette interdiction est simple : il n’y a aucune garantie de vérifier le respect des règles de kafala par les kafils installés à l’étranger. Plusieurs familles qui étaient sur le point d’adopter ou qui avaient déjà entamé les procédures  se sont retirées craignant de vivre le même calvaire que les familles espagnoles. Dans la foulée, le ministre de la Justice a tout de même précisé que les MRE ne sont pas concernés par cette nouvelle circulaire.

Drame humain
Du côté des 44 familles espagnoles, le temps est à la tristesse, la désolation et la colère. Les familles ont écrit au chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane et au Roi Mohammed VI pour trouver une solution à leur infortune. C’est là que Omar Azziman, lui-même ancien ministre de la Justice,  pour demander des explications à Mustapha Ramid, concernant les familles bloquées dans leur processus de kafala depuis 2012.  Face à cette situation inextricanble, les familles tentent le tout pour le tout en sollicitant les médias, la famille royale espagnole et leur gouvernement. Le 11 avril 2013, ils ont expliqué aux médias espagnols la situation encore plus grave de leurs enfants qui attendent. Pour elles, c’est une « situation de désespoir et de drame humain… Les enfants n’ont jamais mis les pieds dans la rue, ils ignorent ce que c’est qu’une voiture. Ces enfants nous considèrent comme leur unique famille et nous ne pouvons pas les abandonner une deuxième fois », affirme ce groupe de familles.
En février dernier, on avait cru à une issue à ce problème. En effet, le directeur général de la coopération juridique internationale espagnole, Angel Llorente, avait proposé à M. Ramid d’obliger les parents espagnols à se rendre une fois par an au Maroc pour vérifier le respect de la kafala, ou de confier cette vérification aux juges des mineurs espagnols. Mais depuis, le ministre tarde à donner son accord.

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