vendredi 7 février 2014

Exposition de l’artiste Saad Hassani à la Galerie 21 Le joueur d’échecs

Le peintre Saad Hassani expose ses œuvres récentes, du 28 janvier au 25 février 2014, à la galerie d’art L’Atelier 21 de Casablanca. Une occasion de faire un arrêt sur l’un des plasticiens majeurs de al peinture marocaine contemporaine.




Comme dans ses parties d’échecs fragmentées, Saâd Hassani s’est révélé au fil des ans un  fin joueur. Il manie ses matériaux avec la dextérité de celui qui a fait le tour de la question. C’est du moins l’impression que l’on a du travail une fois exposé. En réalité, ce n’est jamais aussi simple, ni si achevé que cela en a l’air. Mais à y voir de plus près, cette peinture, qui s’étale sur plus de 40 ans est un questionnement sur elle-même. Sans arrêt. Saâd Hassani sait qu’aucune partie n’est jamais gagnée quand il s’agit  de faire de la peinture un mode de vie, un souci ontologique. Hassani est un homme d’expérimentations. Il traverse les époques, multiplie les essais, n’hésite pas à tourner les pages, les unes après les autres, après avoir scruté le fonds de ce que son travail et ses multiples approches lui ont appris.  Comme dans cette fameuse série des Rotondo, expérience presque unique dans les annales des arts plastiques marocains, dont il est sorti convaincu que sa période de l’échiquier était essentielle pour la suite de ces travaux.  C’est en somme ce qu’on peut lire dans la préface du catalogue de cette exposition à la Galerie 21, signée Bernard Collet : « On pourrait dire que dans la continuité d’un travail où le sujet véritable n’a toujours été que la peinture elle-même, il s’agit d’un aboutissement, d’une tentative de simplifier encore plus les codes représentatifs dont il s’était servi jusqu’alors, et je pense bien sûr à la figure de l’échiquier et à sa puissance métaphorique, pour atteindre à quelque chose qui serait de l’ordre de la trace, du souvenir d’une forme, de sa marque d’absence en creux comme celle que laisse un corps dans un lit défait. »

Partie d’échecs
Saâd Hassani ne se contente jamais de réussir une toile. Le souci est ailleurs pour lui. Son corps à corps avec son sujet est plus important à ses yeux. D’où ce mano à mano qu’il livre, sans cesse à la peinture qu’il modèle dans un infini besoin de toucher  le sens même de la couleur er son corollaire la forme.
Evidemment, on peut passer toute une vie à courir derrière le sens d’un point chez Miro ou d’une ligne chez Rothko, sans jamais rien saisir de l’essence de la peinture. Ceci Hassani le sait.  Comme le souligne Bernard Collet, « Aujourd’hui cette nouvelle série de peintures est comme l’aboutissement d’un processus très lent, entamé dès ses premières recherches picturales, on pourrait dire que chacune d’elles est la synthèse achevée d’éléments que Saad Hassani a recueillis à la fois dans le paysage et dans le temps ».  

Peintre autodidacte

Saad Hassani est né à Rabat en 1948. Peintre autodidacte, il a commencé à exposer au Maroc à partir de 1967.  En 1970, Hassani aménage le premier hôtel particulier pour y accueillir des artistes étrangers. L’atelier ne tarde pas à devenir un lieu de rencontres entre peintres, poètes et intellectuels de la capitale. Deux ans plus tard, il vend ses toiles et ses meubles, détruit ses croquis, ses travaux préparatoires et s’installe à Casablanca, dans une chambre d’hôtel, face à la mer. Il met en place les premiers éléments de ce qu’il nomme «des débris recueillis dans le paysage » la terre, l’eau, le vent, les astres… En 1980, il expose dans l’un des lieux les plus prestigieux d’Europe : la Fondation Miro à Madrid. En 1992, il réalise une œuvre monumentale, une voile de 210 m2 pour l’exposition universelle de Lisbonne en 1998. Suivent d’autres expositions où le peintre a démontré toute sa créativité.

Du 28 janvier au 25 février 2014 à la Galerie L’Atelier 21

21, rue Abou Mahassine Arrouyani (ex rue Boissy-d’Anglas) Casablanca.

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