samedi 3 août 2013

Noureddine Chater et les révolutions arabes Une certaine lecture du Monde Arabe


Nourreddine Chater est un spécialiste de la calligraphie arabe.  Mais pas uniquement,  ce jeune peintre a une très bonne maîtrise de ses outils et un sens aigu de la couleur  et de la forme.





Le choix est vite fait. Il est clair. Les bouleversements qui ont secoué le monde arabe sont déclinés dans ce travail récent du plasticien Noureddine Chater avec beaucoup de sensibilité. Certes  l’écriture est là, alignée comme un parchemin où on doit parcourir les grandes mutations d’un monde livré aux changements set aux mutations. Mais ce palimpseste est aussi une nouvelle carte à créer pour cette Arabie, jadis heureuse. Œuvres aux dimensions imposantes, trois visages déchus. Trois destins, trois nations, pour résumer une époque. Housni Moubarak, Zine Alabidine Ben Ali et le Colonel Moammar Kadhafi. Trois révolutions qui ne se ressemblent pas. Trois futurs incertains. C’est cela la force d’un tel travail. Non seulement, il rend compte d’une réalité, mais il la transcende pour nous parler de demain. Ce lendemain qui s’écrit encore en pointillé.
Ce travail, très actuel fera partie à la rentrée en octobre 2013, d’une exposition collective qui se déroulera en Italie, lors d’une rencontre sur les grandes mutations artistiques dans le monde arabe avec des artistes d’Irak, de Jordanie, de Palestine, d’Egypte, de Tunisie et du Maroc.
Souci humain.
Couleurs humaines

Voici donc une manière très intéressante d’allier calligraphie arabe et actualité humaine et politique. Noureddine Chater a cette capacité de rendre les deux aspects de son travail, autant les formes liées aux courbes de l’écriture que les couleurs qu’il choisit en fonction de son sujet, à la fois complémentaires, mais parfois en parfait dissonances pour marquer le chaos, l’incertitude ou encore l’indéfini. Pour le peintre, il ne s’agit pas d’aligner des jets de coloris pour remplir un espace, le rendre touffu et partant impénétrable à la compréhension de celui qui le regarde. Aucun trait n’est ici un hasard. Tout est destiné à servir d’ossature ç un sens global qui sous-tend toute l’œuvre. D’ailleurs, le travail de Noureddine Chater  se lit comme un feuilleton, une œuvre complexe, d’une toile à une autre. Pour ce natif de 1975, représenté par la Matisse Art Gallery à Marrakech et à Casablanca, la calligraphie est une manière de revisiter l’histoire, de lui redonner une nouvelle dimension dans  ses multiples signifiances.
De ce fait, l’œuvre de Noureddine Chater, n’est pas uniquement un bon témoignage de la force de la calligraphie Arabe, mais elle la dépasse et s’affirme comme un travail qui met en lumière l’interaction entre le textuel et le figural, l’idée et la forme. Le mot prend ici d’autres sinuosités. Il éclate au grand jour. Il va au-delà de ses innombrables variations, pour ouvrir de nouveaux champs de lecture.
Dimension universelle
Un travail qui a toujours été un souci pour le peintre. D’ailleurs, en 1989, à l’âge de 19 ans,  Noureddine Chater obtient le Prix de « la Jeune Peinture » de la ville de Leidz, en Tchécoslovaquie. C’est dire que son travail, très précoce sur le mot a été remarqué lors de grandes messes dédiées à cet art. Depuis, cette première distinction, Noureddine Chater participe à de nombreuses expositions de renom. On a exposé  ses travaux en France, au Portugal, en Allemagne, au Sénégal et au Maroc. Son travail est couronné en 2006 par sa nomination en tant que lauréat du concours «Le Maroc Avenir», organisé par la Fondation de la Caisse de Dépôt et de Gestion à l’occasion du 50ème anniversaire de l’indépendance du Maroc.
Aujourd’hui, Noureddine Chater est face à un nouveau pallier que ses œuvres ont déjà franchi pour s’ancrer dans une réflexion universel sur le mot et la calligraphie.
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