Les
dernières chutes de neige qui se sont abattues sur l’Atlas ont fait déjà 3
morts st coupé du monde de nombreux villages. Chaque année, la neige rime avec
désespoir pour les villages les plus isolés des montagnes au Maroc.
Le manteau qui drape l’Atlas marocain n’est pas que beauté. Il
apporté aussi son lot de victimes. Trois personnes sont mortes à cause de la
neige dans la région de Marrakech. Un vieux de 80 ans, habitant du douar
Toulkin, près d’Amizmiz a payé un lourd tribut aux chutes continues de la neige en haute
montagne. Presque un mètre de neige qui a coupé du monde toute une partie du
royaume. La deuxième victime est un homme qui réside dans le village d’Aswal,
pas loin de la localité de Zerkten. Pris dans la forte tempête qui a balayé
toute cette zone, entre le 3 et le 4 février 2014. La troisième victime, elle,
a été retrouvée dans sa voiture, sur la route nationale entre Marrakech et
Ouarzazate. Le froid glacial est venu à bout du courage du bonhomme qui s’est
accroché jusqu’au bout. Les routes
locales étant bloquées à cause de la neige tombée, les habitants sont livrés à
eux-mêmes attendant la fin de l’enfer blanc pour sortir de leur isolement
forcé.
En effet, de nombreuses régions ont connu des précipitations
importantes en quelques jours.
Haute solitude
Le Moyen et le Haut Atlas sont les touchés. Ainsi dans la
région d’Azilal plusieurs jbels ont vu la neige dépasser les 60 cm comme à
Jbel, Ayouy, Azourki, Tamda ou encore Jbel Mourik. Dans le Haouz, c’est
toujours l’Oukaimeden qui enregistre les plus importantes chutes avec 46 cm au
sommet et 28 cm sur le plateau. Idem pour les régions de Sefrou, Ifrane,
Lakbab, Timahdite, Ain Louh, Midelt et Michlifen où le Jbel Habri a dépassé les
60 en montagne et 48 sur le plateau. Pour la Direction de la météorologie
nationale (DMN), c’est une forte perturbation qui a causé toute cette neige.
Une dépression caractérisée par une baisse assez sensible des températures sur
les reliefs, ce qui a favorisé des chutes importantes de neige dans les reliefs
du Haut et Moyen Atlas, le Rif et les hauts plateaux dépassant 1.200 mètres.
Mort blanche
Un
simple calcul nous montre que le nombre de villages, de douars et de petits patelins
juchés en moyenne et haute montagne au Maroc sont très nombreux. Chaque saison
hivernale, les routes secondaires et mêmes nationales sont coupées. Les gens
qui vivent déjà dans l’isolement et l’enclavement par beau temps, se retrouvent
face à la rudesse d’une nature, certes belle, mais sans merci. Froid, gel, verglas,
des températures en dessous de 0, alors que les foyers manquent du strict
minimum. Sans bois pour se chauffer, sans chauffage, sans moyens de transport,
quand on habite certaines régions en montagne au Maroc, on maudit la neige. Elle
n’a plus rien de beau ni de magique. Elle apporte juste la mort, la peur, consacre
cet état de marginalisation dont souffrent une grande partie de la montagne
marocaine. Plus d’écoles pour les enfants, le peu de bétail ne trouve plus de
pâturages, résultat : non seulement on peut crever de froid, mais si on
s’en sort, on perd souvent tout et on se retrouve sur la paille. C’est cela la
réalité de la neige au Maroc loin des stations de ski en vogue, du bling bling
et du monde aisé de la villégiature. Car souvent à deux pas de là, il y a tout
un village décimé et personne ne semble s’en soucier.
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