vendredi 7 février 2014

Roman « Zone 1 » de Colson Whitehead

C’est arrivé. Cela a fini par avoir lieu, comme beaucoup de gens l’attendaient. La Dernière Nuit a bien eu lieu. Le fléau s’est répandu. Et dans le désert du monde d’après, les rares humains survivants luttent au jour le jour pour échapper aux zombs, ces morts-vivants cannibales et contagieux. Cela ressemble très vite à une série qui devient culte en ce moment intitulée « Walking Dea »d.  On retrouve les mêmes images de fin du monde et de vie après que tout ait déjà été laminé par une grosse catastrophe. Quoi qu’il en soit, dans ce roman aux allures macabres, il y a toujours l’espoir qui pointe le bout de nez là où on  ne l’attend pas. Dans la Zone 1, tout en bas de Manhattan, Mark Spitz et ses camarades ratisseurs éliminent les zombs qui traînent et sèment la peur alentour.  




C’est là une première étape d’une patiente entreprise de reconquête pour retrouver un semblant de vie. Dans Zone 1, les personnages sont hantés par le passé, ou inversement refoulent le souvenir du cauchemar et des êtres perdus. Mais avant d’en être réduits à survivre, avaient-ils vraiment vécu? Mark Spitz se sent fait pour ce chaos absurde grâce à sa médiocrité même, et éprouve une étrange empathie pour les traînards. Et parfois, il lui vient à l’esprit la pensée interdite…  Colson Whitehead signe une œuvre apocalyptique très actuelle dans la veine de The Road de Cormack MacCarthy.  C’est un réel conte de terreur, dont la noirceur et la tension permanente sont accentuées par un humour macabre qui glace les veines. 

 Collection Du monde entier, Gallimard.  



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