L’Ancienne médina de Casablanca est inscrite au
patrimoine de la ville. C’est aussi le cas pour le cinéma ABC, le Vélodrome et
l’immeuble Alexandre situé au niveau de l’avenue Mustapha Maâni. Ces doivent
restés intacts et ne peuvent ni être détruits, ni transformés.
Il ne faut pas
se leurrer. Ce n’est pas une embellie pour la ville de Casablanca. Après
avoir perdu une grande partie de
son patrimoine architectural, bouffé par la prédation immobilière, aujourd’hui sur
la demande de l’association Casamémoire quatre sites ont été finalement
protégés sur décision du ministère de la culture. Il s’agit de l’Ancienne
médina de Casablanca, du cinéma ABC, du Vélodrome et de l’immeuble Alexandre
situé au niveau de l’avenue Mustapha Maâni. L’inscription a été publié dans le
bulletin officiel el 9 décembre 2013. Mais c’est en 2011, que
l’association Casamémoire, qui travaille depuis de longues années sur la
préservation et la protection du patrimoine architectural casablancais, avait présenté au comité de pilotage du
projet de réhabilitation de l’ancienne médina, un dossier de demande de
classement de l’ancienne médina de Casablanca pour une inscription définitive
et globale au patrimoine national.
Casamémoire propose comme
argument que l’obtention du classement permettra de donner un cadre juridique à
la protection du patrimoine, mais surtout de garantir sa préservation pour les
générations futures.
«Le classement de l’ancienne médina de Casablanca est
également pensé comme une première étape d’un processus, dont la phase suivante
est le classement de la zone du centre-ville pour aboutir enfin au classement
de l’ensemble du tissu historique de Casablanca au titre du patrimoine mondial»,
peut-on lire dans le dossier élaboré par l’association.
Autant dire qu’on sauve encore ce qui peut l’être
car de nombreux immeubles, des hôtels particuliers, des villas et des sites de
renom comme des salles de cinéma et autres ont disparus comme s’ils n’avaient jamais existé. Mais
comment en est-on arrivé à une telle sortie du tunnel ? C’est simple. Il
s’agit d’un vaste chantier, lancé en 2010 par le Roi Mohammed VI. Il visait
d’abord la réhabilitation de l’ancienne médina et ensuite conduire à son
inscription au patrimoine national. Cela passe d’abord par le relogement
des bidonvillois, le traitement des constructions menaçant ruine, la mise à
niveau des quartiers les plus touchés, la réfection de la voirie, l’assainissement
liquide… Le projet prévoyait aussi la réalisation du diagnostic technique de 66
constructions menaçant ruine. C’est le bureau d’études Tesco qui a fait
l’expertise. Résultat : 15 bâtiments sont stables, 32 à démolir et 19 à
conforter conformément aux plans examinés par une commission technique mixte.
Vision
globale
Les travaux sont aujourd’hui réalisés à 100%. Plus
de 17.200 mètres linéaires sont totalement renouvelés et 3.505 branchements
réalisés. Le réseau d’eau potable dont 70% des canalisations souffraient de
problèmes de casse, de corrosion et d’eau rouge, a été traité. En matière
d’éclairage public, 1.440 points lumineux ont été mis en place en plus de 50 autres
lampadaires. Même les places très
connues de la médina ont été mise à niveaux. Il s’agit des places Ahmed El
Bidaoui et Bousmara ainsi que Arsat Zerktouni et Lekbir. Il faut aussi citer
les travux de la réfection des zaouïas Harrakia et Kadiria, des mosquées
M’guirja, de l’école Omar Ibn Abdelaziz et de la
salle de prière El Harti.
Sur ce registre, un appel à
manifestation d’intérêt avait été lancé pour la réalisation d’un plan de
sauvegarde de la médina visant la mise en place des règles et des prescriptions
spécifiques à respecter pour toute intervention. La décision est enfin prise,
l’ancienne médina est désormais inscrite au patrimoine de la ville. Elle ne
peut plus faire l’objet de démolition. L’inscription a été publiée dans le
bulletin officiel du 9 décembre dernier. Elle concerne la totalité de
l’ancienne médina intra-muros. Une victoire pour les militants en faveur de la
sauvegarde du patrimoine architectural et culturel, dont l’association
Casamémoire, qui n’a cessé de dénoncer les nombreuses démolitions qui ont
touché la ville.
L’association a atteint son objectif, et ce n’est qu’une
première étape, puisqu’il faut faire en sorte que l’ancienne médina soit
classée au patrimoine universel, afin de pouvoir bénéficier des subventions
internationales.
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