vendredi 14 février 2014

4 sites casablancais inscrits au patrimoine national Mieux vaut tard que jamais

L’Ancienne médina de Casablanca est inscrite au patrimoine de la ville. C’est aussi le cas pour le cinéma ABC, le Vélodrome et l’immeuble Alexandre situé au niveau de l’avenue Mustapha Maâni. Ces doivent restés intacts et ne peuvent ni être détruits, ni transformés.





Il ne faut pas se leurrer. Ce n’est pas une embellie pour la ville de Casablanca. Après avoir  perdu une grande partie de son patrimoine architectural, bouffé par la prédation immobilière, aujourd’hui sur la demande de l’association Casamémoire quatre sites ont été finalement protégés sur décision du ministère de la culture. Il s’agit de l’Ancienne médina de Casablanca, du cinéma ABC, du Vélodrome et de l’immeuble Alexandre situé au niveau de l’avenue Mustapha Maâni. L’inscription a été publié dans le bulletin officiel el 9 décembre 2013. Mais c’est en 2011, que l’association Casamémoire, qui travaille depuis de longues années sur la préservation et la protection du patrimoine architectural casablancais,  avait présenté au comité de pilotage du projet de réhabilitation de l’ancienne médina, un dossier de demande de classement de l’ancienne médina de Casablanca pour une inscription définitive et globale au patrimoine national.
Casamémoire propose comme argument que l’obtention du classement permettra de donner un cadre juridique à la protection du patrimoine, mais surtout de garantir sa préservation pour les générations futures.
«Le classement de l’ancienne médina de Casablanca est également pensé comme une première étape d’un processus, dont la phase suivante est le classement de la zone du centre-ville pour aboutir enfin au classement de l’ensemble du tissu historique de Casablanca au titre du patrimoine mondial», peut-on lire dans le dossier élaboré par l’association.

Autant dire qu’on sauve encore ce qui peut l’être car de nombreux immeubles, des hôtels particuliers, des villas et des sites de renom comme des salles de cinéma et autres ont disparus  comme s’ils n’avaient jamais existé. Mais comment en est-on arrivé à une telle sortie du tunnel ? C’est simple. Il s’agit d’un vaste chantier, lancé en 2010 par le Roi Mohammed VI. Il visait d’abord la réhabilitation de l’ancienne médina et ensuite conduire à son inscription au patrimoine national. Cela passe d’abord par le relogement des bidonvillois, le traitement des constructions menaçant ruine, la mise à niveau des quartiers les plus touchés, la réfection de la voirie, l’assainissement liquide… Le projet prévoyait aussi la réalisation du diagnostic technique de 66 constructions menaçant ruine. C’est le bureau d’études Tesco qui a fait l’expertise. Résultat : 15 bâtiments sont stables, 32 à démolir et 19 à conforter conformément aux plans examinés par une commission technique mixte.

Vision globale
Les travaux sont aujourd’hui réalisés à 100%. Plus de 17.200 mètres linéaires sont totalement renouvelés et 3.505 branchements réalisés. Le réseau d’eau potable dont 70% des canalisations souffraient de problèmes de casse, de corrosion et d’eau rouge, a été traité. En matière d’éclairage public, 1.440 points lumineux ont été mis en place en plus de 50 autres lampadaires.  Même les places très connues de la médina ont été mise à niveaux. Il s’agit des places Ahmed El Bidaoui et Bousmara ainsi que Arsat Zerktouni et Lekbir. Il faut aussi citer les travux de la réfection des zaouïas Harrakia et Kadiria, des mosquées M’guirja, de l’école Omar Ibn Abdelaziz  et  de  la  salle  de  prière  El Harti.

Sur ce registre, un appel à manifestation d’intérêt avait été lancé pour la réalisation d’un plan de sauvegarde de la médina visant la mise en place des règles et des prescriptions spécifiques à respecter pour toute intervention. La décision est enfin prise, l’ancienne médina est désormais inscrite au patrimoine de la ville. Elle ne peut plus faire l’objet de démolition. L’inscription a été publiée dans le bulletin officiel du 9 décembre dernier. Elle concerne la totalité de l’ancienne médina intra-muros. Une victoire pour les militants en faveur de la sauvegarde du patrimoine architectural et culturel, dont l’association Casamémoire, qui n’a cessé de dénoncer les nombreuses démolitions qui ont touché la ville. 
 L’association a atteint son objectif, et ce n’est qu’une première étape, puisqu’il faut faire en sorte que l’ancienne médina soit classée au patrimoine universel, afin de pouvoir bénéficier des subventions internationales. 


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