C’est le troisième anniversaire de ce que l’on appelle le 20
février marocain. Il s’agit du Printemps à la marocaine où plusieurs mouvements se sont donnés ce
nom pour marquer une date pour la postérité. Que reste-t-il aujourd’hui des
manifestations d’il y a trois ans ? Que sont devenus les leaders, hommes
et femmes de ce mouvement ? Aujourd’hui, la réalité est que le 20 février
a fait son temps, très court certes, sans jamais pouvoir prendre racine. Le
pourquoi d’une telle faillite est expliqué par les observateurs comme une
incapacité à faire bouger les bases du refus comme peuvent l’être les couches
les plus déshéritées de la société. En effet, au Maroc, on l’avait bien noté à
la naissance du mouvement, les couches sociales les plus touchées par la
pauvreté et la misère, les souches les plus exposées à la marginalisation et à
l’injustice n’ont pas accompagné la mouvance. Ni à Sidi Moumen, ni dans les
bidonvilles ou encore les quartiers populaires les plus emblématiques du
royaume, jamais la sauce n’a pu
prendre. Résultat pas plus de 20 000 personnes à tout casser lors des sorties
les plus enflammées avec une majorité de jeunes issus de milieu plus ou moins
épargnés par les affres de la véritable noyade sociale. D’ailleurs le noyau dur
du mouvement dit du 20 février a été touché par une partie d’une certaine bourgeoisie,
bien lotie, qui a trouvé là un jeu subtil de protestation express et sur le
pouce.
Le bilan aujourd’hui est simple. Le 20 février a été une
tentative sans lendemain. Autant dire un échec pour ceux qui croyaient que le
Maroc allait surfer sur les vagues tunisienne et égyptienne. C’est un souvenir
bien pâle d’une pseudo-protestation sociale, un ersatz de refus qui n’avait ni
le socle idéologique solide ni la profondeur du mal social nécessaire pour
s’inscrire dans la durée.
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