Les éditions Le Fennec publient un
ouvrage solide sur les témoignages des femmes de l’association Solidarité
féminine, présidée par Aicha Ech-Chenna. Un cri de cœur pour que cessent les
injustices.
C’est la présidente de l’association
Solidarité féminine Aicha Ech-Chenna qui explique le mieux cet ouvrage raconté
à plusieurs voix, dans des tonalités fortes qui veulent se faire entendre. La
militante engagée revient sur le pourquoi d’un tel cri de la part de plusieurs
femmes, qui ont vécu les affres de l’exclusion et de la peur dans une société
censée les protéger. «Lorsque j’ai
entrepris de témoigner dans Miseria il y a maintenant 17 ans, j’ai raconté ma
lutte pour dévoiler des vérités insupportables et être le porte parole des
« sans voix » rencontr(é)es au cours des 36 années précédentes de travail
humanitaire. » Aujourd’hui, les sans voix ont retrouvé leurs mots et ont
poussé au plus loin leur refus du silence. Un mutisme qui a assez duré dans un
monde de plus en plus cruel qui broie les plus faibles et surtout les femmes. Comme le souligne à juste titre Aicha Ech-Chenna,
«Depuis sa création en 1985, Solidarité Féminine, œuvre sans relâche pour
donner une visibilité à ces jeunes mères avec enfant à charge, rejetées
par leurs familles et victimes de notre société implacable dans ses jugements.»
C’est ce rejet, ces stigmatisations,
ses peurs, cette injustice sans fin qui est ici racontée avec simplicité
pour rendre compte d’une réalité marocaine où le calvaire des femmes est loin
d’être terminé.
Trop c’est
trop
A hautes voix est un ouvrage raconté par les femmes de
l’association Solidarité féminine qui donnent à lire et à méditer sur des
parcours épars, entre lutte quotidienne pour la survie et la peur des
lendemains qui désenchantent. Et
c’est aussi un hommage à une association pionnière qui a accompagné toute ces femmes pour construire une vie et
vivre dans la dignité. C’est ce cheminement certain vers l’indépendance qui est ici mis en valeur. «Aujourd’hui, ces jeunes femmes sont devenues des citoyennes
actives, responsables, capables de revendiquer elles-mêmes leurs droits tout
en accomplissant leurs devoirs. Leurs bébés sont devenus des adultes, et ce
sont elles et eux qui prennent directement la parole pour dire : leur vécu,
leurs combats contre une société injuste et intolérante, contre
l’analphabétisme, contre l’irresponsabilité de certains hommes, contre
l’ignorance et les préjugés. », précise Aicha Ech-Chenna. Cette prise de parole est une prise de
son destin en main. Aujourd’hui, on revendique un combat et on tente de passer
le relai à d’autres femmes pour les aider à franchir ce chemin de croix qui
semble ne pas vouloir finir tant les mentalités sont encrassées.
Ou peut-on se le procurer?
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