Selon les dernières statistiques du ministère de la
santé, rendue publique fin février 2014, plus de 5 millions de marocains
seraient dépressifs. Et près de
49% des personnes âgés de 15 ans et plus ont connu des troubles psychiques dans
leur vie.
Les chiffres sont effrayants. Plus de 5 millions de Marocains
souffrent de dépression, c’est là un constat très alarmant. Les chiffres
avancés par le ministère de la santé, fin février 2014, sont contestés par de
nombreux spécialistes, qui travaillent sur le sujet des maladies mentales
et psychologiques au Maroc. Si
comme le précise le département de la Santé, 3% des Marocains sont de gros
consommateurs de drogue, il semble exagéré de dire que 49 pour de nos
concitoyens soient atteints d’une maladie psychique ou ont au moins une fois
souffert d’une pathologie de ce type. Cela équivaut à presque la moitié des Marocains,
ce qui veut dire, vous ou moi sommes malades, sans le savoir ou alors en le
sachant, sans continuer de se soigner. D’un autre côté, on remarque que de plus
en plus de Marocains souffrent. La vie moderne, le stress, les problèmes
économiques, la pauvreté, le manque de débouchées, le chômage, autant de causes
pour ne pas se sentir bien. C’est là selon de nombreux médecins traitant que la
dépression fait son apparition et s’installe. Il s’agit làn comme nous l’ont
expliqué des praticiens, d’une maladie qu’il faut prendre au sérieux. La
dépression peut pousser au suicide. Car, elle ne s’arrête pas uniquement au
stade des crises d’angoisse, des insomnies, du repli sur soi, des troubles
obsessionnels compulsifs, de la dégradation de l’image de soi, la schizophrénie,
le délire… etc, elle peut bousiller une vie et mener à la mort.
Plan d’action
C’est pour cette raison, que malgré le
fait que l’on peut contester quelques chiffres, il n’en demeure pas moins que
c’est là un réel problème de santé publique sur lequel il faut se pencher
sérieusement. Pour le Dr Mohamed Fouad Benchekroun, président de la société
marocaine de psychiatrie, «Les résultats de cette enquête montrent
de manière très claire qu’il s’agit d’une pathologie touchant une large partie
de la population, il est donc important et d’intérêt public de mettre en place
les solutions adaptées au plus vite ». D’ailleurs, le 11 mars, à
Casablanca, la société marocaine de psychiatrie a prévu une rencontre de débat sur ce problème sérieux pour
faire un bilan et trouver des plans d’action effectifs pour aider des millions
de marocains qui vivent dans la souffrance.
Reste qu’aujourd’hui, il y a d’autres
problèmes à résoudre au niveau des infrastructures dédiées à ce type de
maladies. Selon le ministère de la santé, seules 83 structures médicales de
base prodiguent des soins dans ce domaine. Ce qui ne constitue que 0,25% de
l'ensemble des structures médicale de base. Autant dire qu’il y a beaucoup de travail à accomplir à ce
niveau pour un problème de santé aussi grave touchant autant de monde. Sans
oublier d’évoquer en terme de capacité d'accueil des malades souffrant de
dépression et de troubles psychiques, aujourd’hui évaluée à 30 unités, soit
2.043 lits. Ce qui reste très insuffisant. Sans oublier que de nombreuses
régions du Maroc n’ont aucun médecin dans ce domaine. A titre d’exemple, les
régions Oued ed Dahab-Lagouira et Guélmim-Smara ne disposent pas d'offre de
soins psyhologiques.
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