Ahmed Snoussi, connu sous le nom de scène Bziz se
produit aux Pays-Bas lors d’une tournée très attendu par un public néerlandais
qui connaît très bien l’artiste marocain.
Cette tournée internationale marque le
grand retour de l’artiste satiriste Ahmed Snoussi, dit Bziz. Après Strasbourg
en France en janvier 2014, c’est à Amsterdam, dans un des lieux les plus en vue
de la capitale néerlandaise, au théâtre international qu’il se produit le 26
février avec un spectacle intitulé : « Abou Nahab » (Le
pillard). Un ensemble de textes puisés dans les réalités marocaines, toujours
sur fond de dénonciation des pratiques corrompues qui gangrènent le tissu
social du pays. Ahmed Snoussi a, depuis ses débuts, écrit des sketchs et des situations satiriques de très bonne
facture à caractère très polémique sur la politique et ses travers. Il n’y a
qu’à jeter un œil sur ses différents succès comme « Les noces du chacal », «Visa Mon humour », «Le
show des infos » sans oublier « Bourchoix » et tant d’autres
saillies à al fois drolatiques, acerbes et sa compromis sur le Maroc, les différents gouvernements
qui se sont succédés et qui ont été passés au crible par l’oeil instigateur
d’Ahmed Snoussi.
Si les propos de Bziz font se tordre de
rire, il ne faut se leurrer, il s’agit là d’une forme de satire qui est l’autre
visage de la tragédie.
Force tranquille
Comme l’a si bien dit un mécanicien
interrogé sur le travail d’Ahmed Snoussi, « l’artiste fait jaillir le rire
au fond des larmes ». Une manière bien spécifique de l’écriture de
Snoussi, qui trouve le mot juste, la rime parfaite, les mots qu’il faut dans
leur agencement, leur fluidité, leur force d’impact pour faire réfléchir. En
cela, Ahmed Snoussi n’est pas un artiste de la distraction, mais un pourfendeur
de l’ordre établi, un empêcheur de tourner en rond. On peut comprendre
aisément, dans ce contexte et compte tenu de ses prises de position, que sa
dernière apparition sur une télévision marocaine remonte à l’année 1986. On se
souvient aussi de ses démêlés avec les autorités à l’époque où il publiait son
journal satirique « Al Houdhoud » (La huppe). Marqué » par les
interdictions, il a même été arrêté en 1982 et lors de la première guerre du
Golfe, les ONG internationales avaient dénoncé son agression dont il affirme
porter encore des séquelles.
Tournée marocaine ?
Où pour ce spectacle des artistes
néerlnadis et d’autres d’origine marocaine vont se joindre à Bzizi par
solidarité pour sa cause et sa lutteIl faut dire qu’Ahmed Snoussi Bziz se
nourrit de ses tensions. Ce qui ne tue pas rend plus fort est une devise dont
il a fait son credo. Toujours à l’affût du moindre dérapage, de la moindre
faille pour s’y immiscer et sortir de derrière les fagots, une magnifique
trouvaille phrastique où l’esprit le dispute à l’originalité. C’est ce qui
explique en partie l’engouement dont ses tournées font l’objet en Amérique du
Nord et en Europe où il a un public fidèle et de plus en plus important. On l’a
bien remarqué à Strasbourg en janvier dernier avec des salles combles et des
queues interminables pour ne pas rater le passage du prodige. Car c’est de cela
qu’il s’agit : un homme irréductible qui n’a pas perdu un poil de sa
verve, de sa fraicheur de propos et surtout qui n’a pas cédé un pouce de sa
lutte pour l’égalité des chances et la fin des injustices.
Aujourd’hui, c’est un retour triomphal en
Hollande, où des artistes néerlandais et d’autres d’origine , comme Rachid
Larouz, Nabil Oulad Iyad, Mo
Elkhamsi, Jim Speelmans ou encore Aries Sporkslede, montent en scène à ses côtés pour lui témoigner leur soutien
et leur appui. Cette tournée, très
attendue, se poursuivra dans d’autres pays : en Belgique, en Espagne et
pourquoi pas au Maroc où l’artiste est
rêve de rencontrer un public qui l’aime depuis plus de 40 ans.
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