La
grande chanteuse marocaine établie au Caire depuis plusieurs décennies songe
rentrer au Maroc définitivement. Elle vient également de signer un nouveau
single, intitulé « Mazal », en Darija marocaine, qui fait le buzz sur
le Net. Retour sur le parcours d’une méga star arabe.
Trois événements marquent l’actualité de Samira Said. La grande
chanteuse marocaine, qui vit au Caire depuis de longues années vient de perdre
sa mère, Lalla Zhor. Samira Said est rentrée au Maroc pour entrer sa maman
avant de repartir au Caire gérer son nouvel album. Plusieurs sources proches de
la chanteuse assurent qu’elle pense revenir s’installer définitivement au pays.
Quoi qu’il en soit, pour les observateurs il y a un indice infaillible :
son dernier single, « Mazal », qui sonne comme un hommage au Maroc.
Clip chiadé, en Darija, à la manière d’une Kylie Minogue, Samira Said, livre un
tube estival qui fait déjà le buez sur les réseaux sociaux. C’est un morceau
léger, moderne, sans prise de tête. A la fois single aux consonances occidentales, c’est en droite lignée de ce
qui se fait aujourd’hui dans la musique arabe. Le rythme est endiablé, le tempo
léger, c’est un morceau pour boites et discothèques. A 56 ans, Samira Said y
est plus belle que jamais, à la fois féline, sensuelle et très glamour. Son
dernier album allie des sonorités Jazzy,
Pop, Rap et influences indiennes.
Diva
arabe
Elle apparaît pour la première fois sur
les petits écrans lors de l’émission marocaine Mawahib. Samira Saïd, représente le Maroc avec sa participation à
l’ Eurovision Song Contest en 1980 à La Haye avec un titre qui est resté dans
les mémoires : « Ihna Atfal Koulli Dounya » (Nous sommes les
enfants du monde). Au Maroc, elle a laissé derrière quelques bons
standards : « wa3di », « sidi oula bihiri »,
« fayetli sheftak », « kifesh fata7t galbi » et d’autres.
Mais c’est au Caire, en Egypte que sa carrière s’est faite. C’est là qu’il faut
être, qu’il faut briller pour atteindre les sommets, dans un milieu difficile,
très fermé, très exigent, où seuls le mérite, le travail et la persévérance
payent. Car dans le cas de Samira Said, le succès n’a jamais été que pour
d’autres stars, saisonnier. Samira
Said chante depuis plus de 40 ans et elle est toujours parmi les plus grandes
divas arabes. Après Warda, c’est l’unique nom qui vient en tête quand on parle
de longévité artistique, de réputation et de travail.
Rencontres décisives
Deux rencontres ont scellé son
destin de grande chanteuse. Mohamed Soltan et Baligh
Hamdi. Deux monstres sacrés de la musique arabe qui lui ouvrent les portes de
la gloire. Textes au poil, composition sur mesure, un habillage excellent pour
tracer la carrière d’une artiste, qui n’a certes jamais eu une grande voix, mais qui sait ce qu’est le
chant. Elle sait interpréter, donner du plaisir à l’écoute, créer un rapport
avec l’auditoire et le public. A la fois savoir-faire, nature douce, voix
féminine et approche très subtile du chant, sans jamais trop en faire. Elle a
aussi rencontré Mohamed Abdelouahab qui l’avait recommandé à plusieurs auteurs
comme é »tant une grande
révélation arabe. Sans oublier sa rencontre, à 16 ans, avec Abdelhalim
Hafez au Maroc. Une date qui a ouvert la voix devant une chanteuse née, une star
en devenir. Durant plus de quarante années de carrière, Samira Said s’est nourrie de ses rencontres pour se
forger un nom, faire son chemin, sereinement, sans accrocs, avec toujours une grande discrétion sur
sa vie privé. Si l’on sait qu’elle a eu deux mariages et un enfant unique,
toute sa vie demeure cachée aux médias. C’est cela aussi le professionnalisme à
toutes épreuves : savoir grandir en protégeant son intimité et les siens.
Vision d’artiste
Sa carrière prend un nouveau tournant en 2003, lorsqu’elle
obtient le World Music Award WMA
pour la « Best Arabian Singer" dans la catégorie
Afrique-Moyen-Orient. Une distinction qui a été enléve haut la main par la diva
grâce aux ventes recors de son
disque Youm Wara Youm. Le single a dépassé les 3 millions de ventes. C’est là,
dans cet album qu’elle chante en duo avec Cheb Mami. Un succès planétaire qui
avait le tour des plus grandes places musicales mondiales d’Ibiza à Rio, de New
York à Sydney, saluant un tube mondial, sans précédent dans le monde arabe. Trois
ans, plus tard, on retrouve la grande chanteuse pour un tube signé
exclusivement pour la Coupe d’Afrique des Nations. Elle chante en plusieurs
langues et offre un single de toute beauté pour marquer un grand événement joué
alors au Caire. Samira Said a été récompensé 4 fois comme la meilleure artiste
féminine de l'année par le festival de la musique arabe au Caire. Très peu de
chanteuses peuvent arborer un tel CV artistique où les Awards pleuvent mettant
en valeur le travail assidu d’une grande bosseuse. Car sous des airs calmes,
Samira Said est une boule de feu. Perfectionniste, elle travaille sans relâche
et ne laisse rien au hasard. Tout doit être revu, recorrigé, recadré, pour
sortir le Nec plus ultra au public. Et c’est ce respect pour ses aficionados
qui fait d’elle aujourd’hui la plus grande diva arabe vivante.
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