Arts
Traditionnels Marocains et Arts Islamiques : du Xe au XXe siècle
Une collection signée
Abderrahmane Choukri
La
galerie d’art Eldon et Choukri de Casablanca présente une grande exposition culturelle
pour la sensibilisation à la sauvegarde du patrimoine. Du 7 au 17 mai 2014, ce sont pas moins de 999 pièces de choix qui
sont offerts au regard du grand public.
Louis Mermoz l’avait bien dit, « Connaître l’histoire de son pays
c’est se connaître soi-même, c’est retrouver son identité ». C’est dans
cette démarche que s’inscrit l’approche d’Abderrhamane Choukri, grand collectionneur
d’art et homme de culture, qui a sillonné le monde pour constituer l’une des
plus belles et des plus prestigieuses collections marocaines. Intitulée « Etincelles
III », c’est un ensemble de 999 œuvres du Xe au XXe siècle, tous faisant
partie de l’impressionnante collection particulière d’Arts du Maroc et du monde
Islamique d’Abderrahmane Choukri. Il faut préciser ici qu’il s’agit là d’une
fête culturelle à but non lucratif.
L’exposition a pour unique objectif, «la sensibilisation à la
sauvegarde, la promotion et la valorisation de notre patrimoine culturel et des
Arts Islamiques. Elle donne un aperçu et rend accessible à tous quelques
« étincelles » de la vaste collection constituée sur plus de 50 ans
dans un but de sauvegarde, conservation et partage. », comme le précise
Abderrahmane Choukri.
Richesse
culturelle
Ce dernier a fait sienne cette grande phrase de Sa Majesté le Roi Mohamed VI sur la valeur
et les richesses de la culture marocaine :« Le royaume possède un
patrimoine culturel et artistique digne d'admiration.… Nous sommes, en effet,
convaincu qu'elle (la culture) est le ciment de la cohésion de la nation, et le
miroir de son identité et de son authenticité ». En effet, à travers
l’histoire, le Maroc a été une terre de culture et de création. Et ce à tous les niveaux et dans de
nombreux arts. D’ailleurs,
cette exposition reflète à elle seule toute cette richesse du patrimoine
marocain puisqu’on trouve des objets d’une grande valeur artistique, venant
d’horizons différents, avec des cachets identitaires bien particuliers. Entre manuscrits,
tissages, textiles, armes, boiseries, céramiques, dinanderie et orfèvrerie,
c’est là un bel hommage à la richesse et la beauté de notre héritage culturel.
C’est aussi une belle manière de faire découvrir au grand public et surtout aux
jeunes, élèves et étudiants, issus de milieux défavorisés, qui n’ont pas accès
aux musées et autres galeries d’expositions, toute la place qu’occupe le
patrimoine marocain dans le monde, à travers plusieurs époques déclinées lors
de cet événement de grande envergure. Comme le précise Abderrahmane Choukri, il
s’agit là de témoignages de notre passé collectif, qui «fondent l’assise de
notre présent et nous permettent de partager et transmettre l’amour et la
fierté de notre identité, notre histoire, nos arts et notre culture. L’objectif
principal de cette exposition est d’inciter les générations montantes
à prendre conscience de l’importance et la richesse de leur héritage, de leur
patrimoine et de la nécessité de sa protection.»
Pièces
rares
Aujourd’hui, à travers cette exposition, baptisée « Etincelles »
le grand public peut découvrir de rarissimes chefs-d’œuvre du patrimoine marocain.
D’abord, il y a ce bijou rare et de toute beauté : cette épée ayant servie
lors de la bataille des Trois Rois en 1578. A elle seule, c’est un témoignage
de l’histoire marocaine en relation avec sa géographie, son voisinage et son
histoire multiple. Il y a aussi l’aigle bicéphale du XVe siècle, la cape de
soie brodée de fils d’or et perles de corail offerte par le Sultan Moulay
Abdelaziz au prince Corsini en 1905, les éléments de parure du Xe siècle, la
grande jarre mérinide, la ceinture de soie nasride du XVe siècle, les
céramiques inédites figurant papillons et escargots du XVIe siècle, l’armure
ottomane du XVIe siècle provenant de l’Arsenal Impérial de Hagia Irene, le
coffre du XVe siècle, des tapis du Haut-Atlas, le Heikhal du XIXe siècle, un
ensemble de caftans en soie brochés d’or de Tétouan et Fès et de photos du XIXe
siècle, des broderies de Tétouan, Azemmour, Rabat, Salé et Meknès dont les plus
anciennes remontent au XVIe siècle, la paire de porte Coran de Don Rafael
Contreras Y Munoz, les tissages du Nord Est du Maroc, un ensemble de poignards
Moghols en jade, or, émeraude et rubis du XVIIIe siècle. On le voit bien cette collection qui « représente ma raison
d’être » comme le souligne Abderrahmane Choukri, recèle des découvertes
insoupçonnés. C’est là le fruit d’une grande passion de la part d’un homme qui
a dédié sa vie à la découverte d’objets rares. Cette passion pour l’histoire à
travers le patrimoine, l’héritage culturel, est aussi une prise de conscience de l’importance et de la
valeur du devoir de préservation et de pérennisation de ce patrimoine pour les
générations futures. Dans l’optique d’Abderrahmane Choukri, il s’agit de
culture et de relais à transmettre pour que la rayonnement de cette richesse
marocaine perdure.
Du 7
au 17 mai 2014 à l’espace Eldon & Choukri, 100 Avenue Moulay Rachid, Anfa, Casablanca
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