Près de 53% des marocaines ne savent ni lire, ni écrire, comme
le révèle un rapport du Haut commissariat au plan marocain, rendu public, le 22
mars 2014.
Le constat est terrible. Plus de la moitié des
femmes marocaines qui sont en âge d’activités, c’est-à-dire, âgées de 15 ans et
plus, sont analphabètes. Ce sont là les conclusions du Haut commissariat au
plan (HCP). Elles viennent faire voler en éclat tous les slogans sur la
réussite des programmes à répétition pour lutter contre l’ignorance et
l’analphabétisme au Maroc.
C’est que la réalité du terrain ne correspond en
rien à ce que l’on veut faire
croire aux populations en affichant des pourcentages positifs sur
l’alphabétisation et les progrès dans ce domaine. La panoplie des chiffres est là pour affirmer un état des lieux
qui ne rend pas optimiste. En effet, fin 2012, 12,3 millions de femmes sont «en
âge d’activité ». Elle ont donc entre 15 ans et plus. Ce qui constitue une progression de 25,7%
par rapport à 2000. La moitié d’entre elle, voire un peu plus sont analphabètes.
Ce qui donne un chiffre exact de 52,6%. Cette étude, baptisée : «Femmes
marocaines et marché du travail: caractéristiques et évolution » lève donc
le voile sur une triste situation qui frappe de plein fouet des millions de
femmes au Maroc.
Stigmatisations absurdes
Evidemment, dans ce schéma, les femmes rurales sont
les plus exposées à l’analphabétisme. Entrent en jeu, l’exclusion et la
déperdition scolaire, mais aussi un certain nombre d’archaïsmes, doublés de fortes stigmatisations qui
acculent la femme à ne pas apprendre pour ne jamais devenir indépendante. Plus
de sept femmes sur dix, soit, 71,8% sont victimes d’analphabétisme dans le
milieu rural. Alors qu’en milieu urbain, elles ne sont que quatre sur dix. Les
chiffres vont encore plus loin et démontrent que la femme est marginalisée dans
ce pays. Près d'une femme sur deux (47,6%) ne dispose d'aucun niveau de
qualification, et moins d'une sur quatre (24,7%) est active, comme on peut le
lire dans l’étude signée le HCP. Ceci impacte fortement la participation de la
femme dans le secteur économique. Ce qui consacre encore son exclusion du monde
du travail et bloque toutes les issues devant elle pour atteindre un jeu des
postes clefs dans la société. Par contre, dans le milieu rural, les femmes accèdent
au marché du travail à un âge précoce. Moins de 15 ans et toujours pour des
métiers éreintant et humiliant comme des bonnes à tout faire ou alors travailleuses dans les champs. Comme le souligne l'étude, la moitié
des femmes actives (59,5%), «exercent dans des exploitations agricoles ».
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