mercredi 30 avril 2014

Lutte contre les stupéfiants et les psychotropes au Maroc Le Maroc sur le pied de guerre

Le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC) a élu, le 24 avril 2014, le Maroc membre de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS). Une distinction qui salue le travail de plusieurs organismes qui luttent au quotidien contre les ravages liés aux drogues.



C’est un plébiscite pour le docteur Jallal Toufiq, spécialiste des drogues et  personnalité connue mondialement pour sa lutte contre la toxicomanie sous toutes ses formes. Le Marocain, auréolé début avril de la médaille de la Ville de Limoges,  a été élu à la tête de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) pour une durée de cinq ans. Mandat qui entre en vigueur à partir du 2 mars 2015. Jallal Toufiq a été élu au premier tour avec pas moins de 37 voix, lors de la réunion de coordination de l’organisation qui a eu lieu à New York entre le 23 et 25 avril 2014. Il faut très vite expliquer ce qu’est l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS). Il s’agit d’une structure relevant des Nations Unies qui veille à l’application des restrictions liées aux produits stupéfiants et aux psychotropes. C’est à la fois une récompense pour les efforts consentis par Rabat dans  la lutte contre les méfaits des drogues, mais c’est aussi une grande responsabilité pour faire encore plus d’efforts et réaliser des avancées notables. Surtout que le Maroc est un pays qui est considéré comme grand producteur de cannabis et où le phénomène des psychotropes pose un réel problème de santé publique. 

Leader africain
Aujourd’hui, à la tête d’une liste de 54 membres votant, il faut préciser que le Maroc est le seul pays du continent africain à avoir été élu. Des pays qui ont un lourd passé avec les drogues de tous types comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Burundi, le Ghana, le Cameroun et le Togo n’ont pu décrocher une place sur les cinq postes à pourvoir pour ce mandat qui court sur cinq ans.  Ce qui fait dire àç des responsables marocains au  niveau du ministère des Affaires étrangères que :« La brillante élection de l’expert marocain en tant que membre de l’OICS est une reconnaissance de la contribution du Royaume du Maroc aux efforts internationaux dans la lutte contre les stupéfiants, la criminalité transnationale organisée, ainsi que les substances psychotropes, qui constituent, aujourd’hui, un défi majeur à la santé de la jeunesse mondiale ».    

Observatoire des drogues
L’OICS qui est un organe d’experts indépendant et quasi judiciaire relevant de l’organisation des Nations unies, a pour mission de suivre et appuyer la mise en œuvre des traités internationaux de contrôle de drogues par les gouvernements. Autrement dit, c’est un passage à la loupe qui va permettre au Maroc de liquider de nombreuses affaires courantes avec le dossier de la drogue. Non seulement, il y a l’énorme dossier du haschich qui doit être réglé d’une manière ou d’une autre, mais surtout la toxicomanie, les trafics entre pays et le passage des drogues dures par le Maroc. Déjà, le pays souffre de la pénétration de substances comme la cocaïne et l’héroïne sur son territoire, sans parler des psychotropes, dans leur plus grande diversité. Les chiffres liés à l’addiction en disent long sur le travail qui reste à accomplir, malgré  tout le succès de plusieurs programmes de lutte contre l’usage des stupéfiants ont réalisés.  Dans ce sens, il faut aussi rappeler que depuis le 11 juin 2013, le Maroc dispose de son Observatoire national des drogues et des addictions. Lancé par le ministre de la santé, Houssaine El Ouardi, il s’agit d’un centre important qui est chargé de gérer la collecte, l’analyse et l’interprétation ‘des données pour la production d’informations utiles à la prise de décision en matière de drogues et de toxicomanie. Et c’est le professeur Jallal Toufik qui dirige l’Observatoire.
Coté chiffres, il faut garder en tête les statistiques suivantes, issues d’une enquête de référence. Il s’agit de l’étude  réalisée par l’hôpital psychiatrique universitaire Arrazi et le ministère de l’éducation nationale. Elle a démontré que 9,2% des élèves interrogés avaient déclaré avoir pris du cannabis, 4,3% des psychotropes et 1,5% de la cocaïne. Cette enquête avait ciblé 6.000 élèves âgés de 15 à 17 ans. Sans parler des addictions lourdes qui touchent  un grand pourcentage de jeunes marocains. Certaines sources avancent le chiffre effrayant de 15,4 pour cent de jeunes âgés entre 20 et 29 ans, tous victimes de dépendances à des produits psycho-actifs.

Défis énormes
Si les drogues sont devenues un véritable fléau au Maroc, il n’en demeure pas moins que la vigilance est de mise. Non seulement les autorités veillent au grain et multiplient les saies pour couper l’herbe sous pied aux narcotrafiquants qui inondent le marché. Mais il y a une réelle politique de prise en charge des toxicomanes. Il y a des centres d’addictologie qui voient le jour dans des villes comme Casablanca ou Tanger. Ils font un énorme travail de soutien, d’accompagnement et de lutte au quotidien pour tirer des jeunes marocains de l’enfer des drogues. Cette élection marocaine au sein de cet organe des Nations Unies est un pas supplémentaire pour mener le Maroc vers une meilleure gestion de la toxicomanie et des drogues. Gageons qu’un expert comme Jallal Toufiq, qui a déjà réalisé tant de grandes choses dans ce domaine au Maroc, apportera encore plus à la santé de nos jeunes dans leur dur combat contre les poisons. 


  

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