Le Conseil économique et social des
Nations unies (ECOSOC) a élu, le 24 avril 2014, le Maroc membre de l’Organe
international de contrôle des stupéfiants (OICS). Une distinction qui salue le
travail de plusieurs organismes qui luttent au quotidien contre les ravages
liés aux drogues.
C’est un plébiscite pour le docteur
Jallal Toufiq, spécialiste des drogues et
personnalité connue mondialement pour sa lutte contre la toxicomanie
sous toutes ses formes. Le Marocain, auréolé début avril de la médaille de la
Ville de Limoges, a été élu à la
tête de l’Organe international de
contrôle des stupéfiants (OICS) pour une durée de cinq ans. Mandat qui entre en
vigueur à partir du 2 mars 2015. Jallal Toufiq a été élu au premier tour avec
pas moins de 37 voix, lors de la réunion de coordination de l’organisation qui
a eu lieu à New York entre le 23 et 25 avril 2014. Il faut très vite expliquer
ce qu’est l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS). Il s’agit
d’une structure relevant des Nations Unies qui veille à l’application des
restrictions liées aux produits stupéfiants et aux psychotropes. C’est à la
fois une récompense pour les efforts consentis par Rabat dans la lutte contre les méfaits des
drogues, mais c’est aussi une grande responsabilité pour faire encore plus
d’efforts et réaliser des avancées notables. Surtout que le Maroc est un pays
qui est considéré comme grand producteur de cannabis et où le phénomène des
psychotropes pose un réel problème de santé publique.
Leader africain
Aujourd’hui, à la tête d’une liste de
54 membres votant, il faut préciser que le Maroc est le seul pays du continent
africain à avoir été élu. Des pays qui ont un lourd passé avec les drogues de
tous types comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Burundi, le Ghana, le
Cameroun et le Togo n’ont pu décrocher une place sur les cinq postes à pourvoir
pour ce mandat qui court sur cinq ans. Ce qui fait dire àç des responsables marocains au niveau du ministère des Affaires
étrangères que :« La brillante élection de l’expert marocain en tant que
membre de l’OICS est une reconnaissance de la contribution du Royaume du Maroc
aux efforts internationaux dans la lutte contre les stupéfiants, la criminalité
transnationale organisée, ainsi que les substances psychotropes, qui
constituent, aujourd’hui, un défi majeur à la santé de la jeunesse mondiale ».
Observatoire des drogues
L’OICS qui est un organe d’experts
indépendant et quasi judiciaire relevant de l’organisation des Nations unies, a
pour mission de suivre et appuyer la mise en œuvre des traités internationaux
de contrôle de drogues par les gouvernements. Autrement dit, c’est un passage à
la loupe qui va permettre au Maroc de liquider de nombreuses affaires courantes
avec le dossier de la drogue. Non seulement, il y a l’énorme dossier du
haschich qui doit être réglé d’une manière ou d’une autre, mais surtout la
toxicomanie, les trafics entre pays et le passage des drogues dures par le
Maroc. Déjà, le pays souffre de la pénétration de substances comme la cocaïne
et l’héroïne sur son territoire, sans parler des psychotropes, dans leur plus
grande diversité. Les chiffres liés à l’addiction en disent long sur le
travail qui reste à accomplir, malgré
tout le succès de plusieurs programmes de lutte contre l’usage des
stupéfiants ont réalisés. Dans ce
sens, il faut aussi rappeler que depuis
le 11 juin 2013, le Maroc dispose de son Observatoire national des drogues et
des addictions. Lancé par le ministre de la santé, Houssaine El Ouardi, il
s’agit d’un centre important qui est chargé de gérer la collecte, l’analyse et
l’interprétation ‘des données pour la production d’informations utiles à la
prise de décision en matière de drogues et de toxicomanie. Et c’est le
professeur Jallal Toufik qui dirige l’Observatoire.
Coté chiffres, il faut garder en tête
les statistiques suivantes, issues d’une enquête de référence. Il s’agit de
l’étude réalisée par l’hôpital
psychiatrique universitaire Arrazi et le ministère de l’éducation nationale.
Elle a démontré que 9,2% des élèves interrogés avaient déclaré avoir pris du
cannabis, 4,3% des psychotropes et 1,5% de la cocaïne. Cette enquête avait
ciblé 6.000 élèves âgés de 15 à 17 ans. Sans parler des addictions lourdes qui
touchent un grand pourcentage de
jeunes marocains. Certaines sources avancent le chiffre effrayant de 15,4 pour
cent de jeunes âgés entre 20 et 29 ans, tous victimes de dépendances à des produits
psycho-actifs.
Défis énormes
Si les drogues sont devenues un
véritable fléau au Maroc, il n’en demeure pas moins que la vigilance est de
mise. Non seulement les autorités veillent au grain et multiplient les saies
pour couper l’herbe sous pied aux narcotrafiquants qui inondent le marché. Mais
il y a une réelle politique de prise en charge des toxicomanes. Il y a des centres
d’addictologie qui voient le jour dans des villes comme Casablanca ou Tanger.
Ils font un énorme travail de soutien, d’accompagnement et de lutte au
quotidien pour tirer des jeunes marocains de l’enfer des drogues. Cette
élection marocaine au sein de cet organe des Nations Unies est un pas
supplémentaire pour mener le Maroc vers une meilleure gestion de la toxicomanie
et des drogues. Gageons qu’un expert comme Jallal Toufiq, qui a déjà réalisé
tant de grandes choses dans ce domaine au Maroc, apportera encore plus à la
santé de nos jeunes dans leur dur combat contre les poisons.
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