"Les gens râlaient, mais ils
étaient toujours heureux. On criait mais dans la joie. Et même si elle était
secrète et invisible, celle-ci s’immisçait dans un geste, se laissait voir dans
une parole… Bref, même quand la mort frappait le bonheur était là pour
l’accueillir. Le bonheur inégalé de ceux qui ouvrent au mystère une porte et le
laisse croître sans oser lui retirer le moindre indice. Chez moi, on se refusait à savoir. Parce qu’à
quoi bon? Ceux qui savent souffrent, disait le sage du quartier et il ne se
trompait pas. Hay Mohammadi était cette immense terre étroite qui, en nous
étouffant, laissait couler du sang frais dans nos veines. Nos regards se
remplissaient de lumière pour mieux voir l’enfer qui nous cernait. Mais comme
on n’avait connu que cela, le paradis nous semblait juste une légère variation
sur le thème de la privation. Et de ce côté-ci de la ville, les variations
n’étaient pas du goût de tout le monde!"
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