Finalement le Maroc est à l’honneur à Cannes. Pas de films
en compétition. Pas encore. Mais un
documentaire qui traite d’un phénomène social marocain. En effet, c’est un
journaliste espagnol qui se penche sur le sujet. Il s’agit de Lorenzo Benitez,
un documentariste andalou, qui a choisi comme sujet, le calvaire des mères
célibataires au Maroc. Il décortique dans son docu, intitulé :
« Mères invisibles », la vie, le parcours, les problèmes, le jugement
de la société, le poids de la honte… de milliers de femmes dont le destin
terrible met au ban de la société marocaine. Le film, dont la valeur artistique
a été mise en avant par MIPDoc, la Mecque mondiale du documentaire, a été chois parmi 150 projets. Il est projeté
avec quatre autres films et s’annonce déjà comme un opus coup de poing, très
actuel, et sans compromis sur un drame humain. Le film colle à ses personnages,
dans un road-movie, très réaliste. On accompagne par exemple, le périple de
Hafida, qui est contrainte de fuir sa famille. On se penche sur le destin du
petit Safouane, qui cherche à savoir qui est son grand-père. « Mères
invisibles » prend le problème de son côté le plus humain. Il est vrai,
qu’en filigrane, il y a tout une critique dure sur le silence des autorités
face à une situation intenable qui touche des enfants nés de ces mamans, dont
l’avenir demeure dans le flou le plus total. Mais le propos du réalisateur est
de révéler au monde la souffrance de ces femmes, leurs vies brisées, l’avenir
incertain de ces enfants nés sous X. Le film documentaire pose aussi de
nombreuses questions sur les changements et mutations que peuvent connaître des
sociétés comme c’est le cas au Maroc.
Car, qu’on ne se méprenne pas : malgré des archaïsmes qui ont la peau
dure, la société civile bouge au Maroc. Il y a un travail de fond qui est fait au
quotidien par des associations qui aident ces mères célibataires à vivre dans
la dignité, et surtout à offrir à leurs enfants un autre regard que celui du
jugement simpliste et accusateur.
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