Dans la catégorie musiques du
monde, programmée cette année pour la treizième édition du festival Mawazine
Rythmes du monde, c’est une voix gorgée de l’histoire anatolienne qui va à la
rencontre des mélomanes. Cigdem Aslan est une voix rare. Cette jeune
stambouliote, qui allie l’art du chant lyrique, au Samaa dans son sens soufi,
en passant par la musique sacrée, se joue des références. Elle brasse, avec
beaucoup d’aisance, héritages turcs, islamiques, grecs, tziganes en les
nourrissant des chants sublimes des steppes de l’Asie centrale et de ses
impacts indéniables sur les répertoires kurdes et arabes. Comme tous les artistes turcs, Cigdem Aslan
c’est d’abord une magnifique voix. Ensuite, il y a la maîtrise, la force du
contenu, une grande présence et complicité avec le public. Le tout mâtiné d’une
belle dose de charme discret.
D’effacement presque, pour laisser la voix porter au plus loin. C’est
d’ailleurs le propre de ce type de musique. Le message est spirituel. On
s’adresse au cœur. On veut prendre le mélomane aux tripes. On te fait vibrer
toutes les cordes de ton âme, en parlant d’amour, de Dieu, d’espoir et de
désir. Le lundi, 2 juin 2014, à Chellah,
rendez-vous est donc donné pour ce qui est déjà annoncé comme l’une des
rencontres musicales majeures de cette édition. Cigdem Aslan, qui maîtrise ce
chant, né dans le Sud-Ouest de la Turquie, pas loin de Izmir, ancienne Smyrne, offre
tout son vécu de kurde alévie, pour offrir une musique qui adoucit vraiment les
mœurs.
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