C’est une plasticienne
multidimensionnelle. Peintre, photographe, sculptrice… elle est aussi poète à
ses heures. Ses travaux ne ressemblent à rien d’autre de ce qui se fait sur la
scène nationale en termes d’Arts Plastiques. Une approche très différente, nourrie
d’influences diverses, avec toujours cette rigueur dans la recherche, ce sens
des détails, une exigence de soi, dans le rendu et face à l’inachevé. Chez
Amina Benbouchta, la peinture est un
mode de vie. Elle en vit, elle s’en nourrit, elle la dote de son vécu, de ses
rêves, de ses espoirs, ses angoisses, ses attentes, tout le non-dit qui fait
que certains artistes marquent leurs époques tandis que d’autres passent sans laisser d’impact. A
coup sûr, l’une des expressions picturale les plus profondes de ces quinze
dernières années, le travail d’Amina Benbouchta, n’est ni dans les modes, ni
dans l’air du temps, encore moins dans le rapport que crée l’art avec le
public.
Chez Amina Benbouchta, il y a un
réel travail sur la lumière. La lumière qui donne sa force à l’espace peint.
Cette claret qui fait ressurgir, le non-dit dans ce travail. En effet, tous ces
pans dissimulés, comme des indices subliminaux, qui ont toujours été la
signature, très à part, d’Amina Benbouchta, finissent par affleurer à la surface,
pour raconteur l’arrière-pays de ce qui donné à voir. Dans ce travail, très pointu, on sent la
liberté des couleurs dans leur appréciation en tant que forms. On sent surtout
le regard, la représentativité de celui qui regarde et se doit de situer ce qui
est donné à voir dans une logique qui lui est propre.
Amina Benbouchta mène son
bout de chemin, presque en retrait, dans un cheminement presque ascétique, sans
pathos aucun, mais avec ce qu’il faut de force, d’attention, de labeur, de
réflexion et de remise en question pour se retrouver, se connaître un peu plus,
améliorer l’être en soi, et par delà le monde où l’on évolue. Il ne s’agit que de cela pour les vrais
artistes : devenir meilleur, en soi, pour soi, pour donner la beauté aux
autres. Ceci Amina Benbouchta le donne à voir dans ces choix de coloris, dans
ses formes épiphaniques qui habitent sans apesanteur un espace pictural à la
lisière de la pureté.
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