Les éditions Les Infréquentables
viennent de publier: «Les territoires de Dieu», le premier roman de Abdelhak
Najib. Ancré dans le coeur de la vie marocaine, c’est le roman d’une ville.
Plus précisément d’un quartier, qui est un haut lieu de l’imaginaire marocain: Hay
Mohammadi, avec sa cohorte de visages, son poids historique et sa place dans le
paysage humain marocain. “Les territoires de Dieu” est un roman très
particulier à plus d’un égard. D’abord la narration y suit des sinuosités
dictées uniquement par les personnages.
Ces derniers sont nombreux, et pour certains, sont des figures archétypales
qui en dissent long sur la variété humaine d’un quartier, d’une ville, voire
d’un pays entier. Ensuite, le sens même du livre est de suivre les pas de plusieurs personnages,
à travers leurs désirs, leurs rêves, leurs désillusions et leur volonté de tout
dépasser. Roman drôle, ironique, c’est aussi
un témoignage à vif d’une époque douloureuse de l’histoire récente du Maroc.
Abdelhak Najib y alterne lyrisme, reportage, narration débridée et dialogues
décalés, parfois absurdes, le tout dans une féérie de langage, où l’on sent les
influences d’une certaine littérature américaine. “Les territoires de Dieu”
fait aussi le solde de tout compte d’une vision d’un certain Maroc, sans compromis,
sans concession et sans la moindre amertume.
Au contraire, on rit beaucoup en lisant ces pages aux envolées ironiques
stridentes.
Les territoires de Dieu. Abdelhak Najib. Editions Les Infréquentables.
Avril 2015. 80 dhs
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