C’est une histoire de fous. Imaginez un mariage, avec des
invités, des familles, celle de la mariée et celle de l’époux. Les tantes, les
oncles. Les cousins et cousines. Des connaissances, des voisins, des intrus.
Des mômes. Beaucoup de mioches. Et le clou du spectacle : trois danseuses.
Les trois sont en petites culottes. Oui, des strings. Qu’on se le dise
rapidement, je n’ai rien contre le
string. Mais la scène, qui dure plusieurs minutes, a de quoi tenir en haleine et surtout
essouffler. A la fois de rire et de stupéfaction. Nous sommes en Egypte. Dans
un mariage officiel. Pas un canular ni une caméra cachée, genre mauvais genre.
Du tout. Des noces en bonne et due forme. Mais la grande mode chez nos frères
pharaons est de faire la fête avec des danseuses striptiseuses. Pour vous faire
une idée, allez sur Youtube. Tapez danse mariage Egypte. Vous allez tomber sur
une flopée de séquences inédite à peine concevable et croyable. Encore une
fois, il ne s’agit pas là de juger ces mœurs nouvelles et pas si nouvelles que
cela en Egypte, où l’on connaît les populations très portées sur la danse du
ventre et du bas ventre. Et du derrière aussi, style zouka dance. Il s’agit
donc de faire un constat et de le partager. Je vous décris si vous n’avez pas
la connexion pour le moment, pour vous tenir en haleine. Trois nanas, presque à
poil, culotte remontée sur les hanches. Elles se trémoussent devant des mariés,
dont certaines sont voilées à la manière des religieuses de chez nous, les
Arabes. La danse n’est pas du tout ce que vous croyez. Il ne s’agit pas de Fifi
Abdou là. C’est un mélange lascif de plusieurs styles. Et vas-y que je t’en
fais voir de toutes les postures pour remonter la chaleur et faire grimper les
thermomètres. Et le tout devant des gamins en bas âge, de jeunes filles, de
jeunes garçons, des familles entières, qui semblent ne pas prêter la moindre
attention à ces contorsions de grand acabit. Certaines danseuses utilisent des
accessoires pour aller encore plus loin dans les suggestions. Et les invités sont ravis, sans trop en faire.
Voilà pour la situation. Voici donc le topo. Que veut dire tout ceci ? D’où
vient cette mode de faire danser des bacchantes endiablées dans des mariages
tout ce qu’il y a de plus musulmans ? la vérité, je n’en sais absolument rien.
Mais c’est hallucinant. C’est à croire que le vent de liberté tant recherché en
Egypte, alors qu’il devait apporter de véritables ouvertures humaines et
sociales doublées de grands projets démocratiques, il a accouché de grandes
soirées matrimoniales sur fond de cabaret jusqu’au bout e la nuit. Certains
bloggeurs égyptiens ont même commenté
cette mode. Des comiques aussi en ont fait des sketches. C’est dire que
le phénomène prend de plus en plus de place dans une société qui semble avoir
découvert sur le tard les joies de la nudité entre familles, dans des
événements clefs de la vie. A telle
enseigne, qu’aujourd’hui, on se fait passer les numéros de gsm des danseuses
pour ameuter tout le monde lors de soirées de mariage où le maître mot est
devenu : «on va leur en foutre plein la vue».
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