“Le gel” de Sonallah Ibrahim
Radioscopie des dictatures arabes
C’est une vieille figure de la
pensée communiste en Egypte. Déjà en 1950 quand il était encore étiudiant
Sonallh Ibrahim avait tout laissé tomber pour participer à la lute politique,
convaincu que seule l’action pourrait changer les données dans un pays où les
dès sont toujours pipes d’avance. Aujourd’hui avec son dernier roman, intitulé
à juste titre: “Le gel”, il revient sur son Egypte aimée et au-delà tout un monde
arabe en déshérence. D’ailleurs, on retrouve le meme referential communiste
dans ce nouveau texte. Il s’agit d’un jeune Égyptien qui se prénomme Choukri.
Il prépare une thèse de doctorat à Moscou, dans le grand frois, la solitude
d’un pays avec lequel il partage des idées mais don’t il n’a aucune idée
justement de la vraie vie. Choukri est
Boursier de son gouvernement dans le cadre des échanges culturels avec l’Union
soviétique. Dans ce cadre, il réside au foyer des étudiants étrangers. Ils sont
tous ou presque originaires de contrées tiers-mondistes, des pays où la
dictature fait la loi, façonne la vie des gens, impose des limites aux
rêves et à l’espoir. Choukri est très
vite confronté à la dureté de la vie à Moscou. Seul, face à lui-même, il rumine
son désespoir et son incapacité de changer de décor, meme mental. Il est là,
assis à suivre de près tout ce petit monde en voyeur faible et affaibli par les
frustrations et le manqué de tout. Alors que les autres étudiants ne font que
manger, boire et échanger leurs conquêtes féminines, les longues files
d’attente devant les magasins, l’engouement général pour n’importe quel produit
occidental de consommation, la grisaille qui domine les êtres et les choses,
Choukri, lui, pnese, réflechit et tourne en rond, perdu dans un pays de gel. Malgré
la rigueur du climat, Choukri finit par se dégourdir les jambs et finira par
connaître les principales artères de la capital soviétiques. Il va vers les
grandes institutions culturelles et les stations du métro, mais il n’arrive pas
à se lier d’amitié avec personne. Du en meme tempsrant son séjour muscovite, en
1973, ce qui se passe en Égypte sous le president Anouar Sadate vient l’accabler advantage, dans un pays où son âme est déjà givrée.
Tout comme dans Amrikanli,
cet autre grand livre de Sonallah Ibrahim, Le Gel est l’un des tout
premiers récits en langue arabe à dénoncer le “socialisme réel” en Union
Soviétique. Un coup de poing assené à
toute l’intelligentsia de gauche arabe qui croit encore aux chimères.
Editions Actes Sud. 180 dhs
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